Gilbert Collard a quelques difficultés à trouver un directeur de campagne à sa convenance. Après le départ de Philippe Asencio début février, c'est son remplaçant, Alfred Mauro, qui claque la porte à moins de 15 jours des municipales, comme l'explique le Midi Libre ce 11 mars.
Alfred Mauro et le candidat Rassemblement bleu marine à Saint-Gilles, dans le Gard, n'ont cependant pas la même version des faits. Si le premier assure qu'il a démissionné, Gilbert Collard rétorque qu'il l'a lui-même limogé à cause de son casier judiciaire.
L'avocat de profession explique ainsi au Midi Libre qu'il a viré son directeur de campagne en découvrant son passé :
"Il a été condamné à six mois de prison pour abandon de famille et pour des violences envers les forces de l'ordre (...) Si on veut faire le ménage à Saint-Gilles, il faut le faire d'abord chez soi.
"
Sur son compte Facebook Alfred Mauro assure que la décision vient de lui et estime que Gilbert Collard a "un sur-moi démesuré" et "méprise ses collaborateurs" :
"Mes amis je pars, Je ne peux plus travailler avec un homme qui a un sur-moi démesuré, qui méprise ses collaborateurs et qui donne raison au dernier qui parle. Il se prend pour Machiavel mais se comporte comme Trissotin
"
Il corrige également auprès du Midi Libre ce dont Gilbert Collard l'accuse, assurant qu'il n'a été condamné qu'à une amende après "violence verbale pour altercation avec un gendarme en 2004". Quant à son procès pour "abandon de famille", il est actuellement en appel, fait-il savoir.
- [Edit 13 mars] Pour prouver ses dires, Alfred Mauro a fait parvenir au Lab un extrait de son casier judiciaire envoyé par le ministère de la justice le 27 décembre 2013. Ce casier est effectivement vierge. Il assure également que Gilbert Collard connaissait sa situation en le choisissant comme directeur de campagne - l'amende pour violence verbale ainsi que le procès en cours pour abandon de famille - car il en avait "parlé plusieurs fois avec lui, quoi de plus normal quand on a un vieil ami avocat ?!".
Il n'hésite pas à accuser son ancien candidat de sortir l'affaire au moment opportun : "Il met ça en avant aujourd’hui pour faire croire que c’est lui qui me vire parce que je n’acceptais plus d’ignorer certaines compromissions".
Un mois plus tôt, l'ex-directeur de campagne de Gilbert Collard, Philippe Asencio, était parti car son poste lui avait "coûté la santé et beaucoup d'argent", expliquait-il alors , ajoutant que que "94% des personnes" rejoignaient la liste "pour l'argent et le pouvoir" et que seuls "6% des colistiers" étaient là pour s'investir dans la commune.
Philippe Asencio avait également été victime d'une agression en novembre 2013 liée, selon Gilbert Collard, à son soutien au candidat frontiste.