Le message porté par Michel Houellebecq dans son dernier ouvrage n'est pas forcément du goût de François Hollande. Invité de France Inter ce 5 janvier, le président de la République explique ne pas vouloir "commenter avant l'heure" le livre Soumission qui met à l’Élysée le chef d'un parti musulman, élu au second tour de 2022 face à Marine Le Pen. Il veut également "laisser les auteurs s'exprimer comme ils l'entendent".
En revanche, concernant le fond du message, le chef de l'Etat conseille de "ne pas se laisser emporter par ce climat" de peur, d'invasion et de soumission :
Moi, mon rôle c’est de dire : ne nous laissons pas emporter par ce climat, ne nous laissons pas dévorer par la peur, par l’angoisse.
L’idée de la submersion, de l’invasion, de la soumission est une vieille idée. La France, elle a été parfois occupée, submergée, envahie, elle sait ce que c’est. Qu’est-ce qui fait qu’à un moment on a été capable de résister, de nous dépasser ? C’est ça, moi, qui m’intéresse. Qu’est-ce qu’il y a dans notre pays comme forces positives ? Il y en a beaucoup, énormément ! C’est sur les forces positives que je veux, moi, m’appuyer pour la France.
François Hollande note par ailleurs que Michel Houellebecq entre dans cette catégorie d'auteurs tentés par un "pessimisme compulsif" :
- François Hollande : Ce qu’on pense toujours être une audace littéraire n’est qu’une répétition. Il y a toujours eu, siècle après siècle, cette tentation de la décadence, du déclin, de ce pessimisme compulsif, de ce besoin de douter de soi-même ...
- France Inter : ... dont Houellebecq est une incarnation ?
- François Hollande : ... est une forme de continuité ! Avec cette part d’amusement, on ne sait pas si c’est ce qu’on souhaite ou ce qu’on redoute, on se délecte …. Mais ça, c’est la littérature !
Dans Soumission, qui sortira en librairies le 7 janvier, Michel Houellebecq imagine une France en 2022 qui, à l'issue du second mandat présidentiel de François Hollande, est au bord de la guerre civile. C'est alors Mohammed Ben Abbès, président de la Fraternité musulmane, qui est élu président face à Marine Le Pen, grâce au soutien de l'UMP et du PS. François Bayrou, lui, devient Premier ministre. L'islamisation de l'éducation nationale et l'autorisation de la polygamie sont par exemple au programme.
Invitée de France info ce lundi, Marine Le Pen a pour sa part trouvé très réaliste la description d'une alliance PS/UMP pour la faire battre :
Il est quand même dans la droite ligne de ce qu'on constate dans un certain nombre de municipalités, de départements, ou manifestement le fondamentalisme islamiste avance avec l'accord et même avec la complicité de l'UMP et du PS.