Ils sont sept députés à avoir voté contre une proposition de résolution sur l'avortement le 26 novembre. Un texte à l'initiative transpartisane, de gauche à droite, "visant à réaffirmer le droit fondamental à l'interruption volontaire de grossesse", 40 ans après l'ouverture des débats sur la loi Veil. Parmi les réfractaires, l'UDI Jean-Christophe Fromantin. Un refus qui ne passe pas auprès d'un autre membre de son parti, Chantal Jouanno.
Invitée de France 2 ce 27 novembre, l'ancienne ministre et présidente de la délégation aux droits des femmes au Sénat, estime que le maire de Neuilly, candidat déchu à la présidence du parti, "n'a pas vraiment sa place" à l'UDI :
C'est même aller à l'encontre de l'esprit de l'UDI car Simone Veil a symboliquement la première carte d'adhésion de l'UDI, elle est membre d'honneur, elle a la première carte. Hier c'était les 40 ans de son discours sur l'IVG. Voter contre, c'est déjà voter contre les valeurs de l'UDI fondamentalement.
Et c'est voter contre les femmes, c'est porter l'idée que les femmes n'ont pas le droit de disposer librement de leur corps.
Je considère qu'en termes de valeurs il vient de commettre un grand écart et qu'il n'a pas vraiment sa place parmi nous. (...)
C'est juste de la provocation d'aller voter contre cette résolution alors qu'on a même aspiré à devenir président du parti de Simone Veil.
Hormis Jean-Christophe Fromantin, 5 députés UMP ont voté contre cette résolution : Xavier Breton, Nicolas Dhuicq, Yannick Moreau, Jean-Frédéric Poisson et Olivier Marleix, les 4 premiers s'étant démarqués pour leur opposition au mariage gay. Le non-inscrit d'extrême droite Jacques Bompard a également voté contre.
Le texte a été adopté par 143 voix sur 151 votants. Le seul à s'abstenir volontairement est le député affilé au FN Gilbert Collard. Il s'en est expliqué auprès du Lab ici.
[Edit 10h30] Le député-maire UDI a justifié par communiqué son vote ce jeudi. Il estime qu'il ne s'agissait en rien d'une simple "réaffirmation" de la loi Veil mais au contraire d'une réelle évolution. Il s'oppose à ce que l'avortement soit considéré comme un "droit fondamental" et craint un risque de "banalisation" :
Contrairement à ce qui est exprimé dans l’intitulé de cette résolution, ce texte ne réaffirme en rien le projet présenté par Simone Veil en 1974. Dans le texte d’origine dont on célèbre l’anniversaire, il s’agissait d’ouvrir une dérogation au principe de protection de l’être humain dès le commencement de la vie. C’était nécessaire, et Simone Veil elle-même reconnaissait le caractère exceptionnel et dramatique de cette décision.
Sa transformation en droit fondamental, telle que la résolution le propose, ouvre la banalisation de l’avortement et marque un changement profond au principe d’exception qui prévalait jusqu’à présent.
Jean-Christophe Fromantin s'étonne par ailleurs du faible nombre de députés présents (151 sur 577) un mercredi soir, jour où les élus ne sont pas rentrés dans leurs circonscriptions :
Je m’étonne par ailleurs que pour un texte comme celui-ci, seuls 151 Députés aient été présents, y compris dans mon propre groupe [six députés sur 30, ndlr], où ceux-là mêmes qui me reprochent ma position n’étaient pas présents,