Monseigneur Jean-Paul Jaeger, évêque d’Arras, a critiqué l’évacuation de centaines de migrants, mercredi 28 mai, à Calais. "Qu’on le veuille ou non, des images font honte ! À ceux qui n’ont rien, la force vient enlever même ce qu’ils n’ont pas. […] Les migrants rassemblés constituent une proie facile pour des exploiteurs sans scrupules. La misère n’est pas perdue pour tout le monde", écrit-il dans un billet publié sur le site arras.catholique.fr.
Il ajoute :
Le scandale n’est pas fondamentalement dans la démolition de ces camps improvisés, mais dans les raisons de leur apparition. Jusques à quand se poursuivra sur nos rivages un déni d’humanité qu’une sournoise indifférence s’efforce de cacher ? […] Aucun être humain ne se coupe de son pays, de sa famille, de sa culture, de sa dignité sans y être poussé par d’impérieux motifs. D’autres êtres humains peuvent-ils à leur égard demeurer sourds et aveugles ?
Et l’évêque d’évoquer "les récentes consultations électorales [qui] ont souligné les énormes défis que doit relever notre communauté nationale", et donc évidemment la victoire du Front national, dimanche 25 mai, aux élections européennes :
La solidarité au-delà des frontières a toujours renforcé l’unité à l’intérieur de notre pays.
Mercredi 28 mai, des centaines de migrants ont été évacués de Calais. Interrogé dans l'émission "Questions d'info" LCP / France Info / Le Monde / AFP, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a évoqué "une opération sanitaire" menée "dans un cadre humain". Il a expliqué :
Lorsque des Érythréens, des Syriens sont sur notre territoire - il y en a à Calais - dans des conditions sanitaires qui ne sont pas dignes, il faut mettre fin à ces difficultés. […] Si on veut que le Front national recule, ce qui est mon cas, il faut expliquer ces sujets.