ACTION VÉRITÉ – Un niveau de débat insoupçonnable, au conseil municipal d’Asnières où chaque réunion semble être l’occasion, pour la majorité comme pour l’opposition, de rejouer la dernière élection où Manuel Aeschlimann (UMP) a regagné la mairie perdue en 2008 face à Sébastien Pietrasenta (PS).
Nouvel incident notable ce lundi 14 avril dont le compte rendu vidéo est visionnable ici.
L'incident survient à 2h16 :
Le conseiller municipal PC Romain Jehanin pose une question à destination de Marie-Do Aeschlimann, épouse du maire Manuel Aeschlimann et adjointe déléguée à l’enfance : "Est-il vrai que vous percevez les Assedic depuis 2012 et, si c’est le cas, est-ce que vous avez prévu de les cumuler avec vos indemnités d’élue ?"
L’édile se charge lui-même de la réponse et s'adresse au chef de l'opposition. "Monsieur Pietrasanta, quel est le salaire de votre femme ? Où travaille-t-elle ?". Puis, s’adressant à une autre élue de l’opposition, il ajoute :
"Madame Baillet, avec qui couchez-vous ? Avec qui sortez-vous ?
"
Visiblement très remonté par la question du conseiller municipal, Manuel Aeschlimann fait part de sa colère : "Est-ce que la vie privée des élus regarde quiconque ? Vous êtes orduriers messieurs. […] C’est une honte. Attaquer les personnes sur la vie privée, c’est une honte", dit-il.
Ni une ni deux, les 13 élus de l’opposition quittent la salle du conseil municipal. Contactée par Le Lab, Marie-Christine Baillet se dit "ulcérée et choquée". "Les gens étaient médusés, même certains de la majorité", raconte-t-elle.
Alors que les opposants partent, l’un d’eux interpelle le maire :
"C’est inadmissible ! En plein conseil municipal, vous faites sortir l’opposition par des attaques personnelles, c’est inacceptable ! Bravo la démocratie et bravo le retour du système Aeschlimann !
"
Pour Marie-Christine Baillet également, ce genre d’attaques est symptomatique des "méthodes" que la gauche dénonçait avant 2008, avant que Manuel Aeschlimann ne perde la mairie au profit du socialiste Sébastien Pietrasanta.
"On ne va pas se laisser faire. Il n’est pas question que l’on soit obligé de sortir de chaque conseil municipal. Ce matin [mardi 15 avril] quelqu’un dans la rue m’a demandé avec qui je couchais. C’était de l’humour mais ce n’est pas normal.
"
Au Lab, Thomas Lam, maire-adjoint délégué à la communication, dénonce l‘attitude de la gauche :
"C’était orchestré. L’opposition a théâtralisé le conseil municipal. […] C’est une attaque personnelle lancée contre madame Aeschlimann. Je ne connais pas sa situation personnelle mais si les Assedic considèrent qu’elle a droit de toucher une allocation, c’est à eux de voir.
"
En fin de conseil municipal, Manuel Aeschlimann prend le public à témoin. "J’aimerais vraiment - et puisque le public est là mais également sur internet - que nous veillions, dans l’intérêt des Asniéroises et des Asniérois, à placer le débat plus haut, plus propre, que ces invectives qui ont commencé avec l’intervention de madame Baillet au tout début qui nous a attaqué de je ne sais quoi […] Attaquer les gens sur leur vie privée est quelque chose d’indigne et de foncièrement antirépublicain. Et je pèse mes mots", lance-t-il.
Ce n'est pas la première altercation en plein conseil municipal d'Asnières. Le 4 avril, une ancienne colistière avait été agressée.
Jeudi 10 avril, la nouvelle équipe municipale a de son côté accusé, dans un communiqué envoyé aux médias, le socialiste Sébastien Pietrasanta d’avoir volé des disques durs "sur des ordinateurs appartenant à la ville".