Les comparaisons historiques de Dominique de Villepin dans sa tribune contre "le massacre à Gaza"

Publié à 09h55, le 01 août 2014 , Modifié à 10h03, le 01 août 2014

Les comparaisons historiques de Dominique de Villepin dans sa tribune contre "le massacre à Gaza"
© Maxppp

Dans une tribune d'une page entière parue dans le Figaro vendredi 1er août, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin dénonce avec virulence le "massacre qui est perpétré à Gaza" par Israël. Il en appelle également au chef de l'Etat : "Lever la voix face au massacre (...) c'est aujourd'hui, je l'écris en conscience, un devoir pour la France", écrit-il au début de son texte.  

Pour appuyer ses arguments, Dominique de Villepin convoque, avec le lyrisme qu'on lui connaît, plusieurs exemples historiques. Dans un premier temps, il rappelle que le droit à la sécurité n'implique pas un droit à l'occupation "et encore moins un droit au massacre". Il compare ainsi la stratégie actuelle d'Israël à celle de l'apartheid sud-africain, mais aussi celle des généraux putschistes en Algérie française :

Cette stratégie terrifiante (...) condamne Israël peu à peu à devenir un Etat ségrégationniste, militariste et autoritaire. C'est la spirale de l'Afrique du Sud de l'apartheid avant Frederik de Klerk et Nelson Mandela. C'est la spirale de l'Algérie française entre putsch des généraux et OAS face au camp de la paix incarné par de Gaulle. 

Autre argument, autres analogies : Dominique de Villepin affirme qu'"il ne saurait y avoir de responsabilité collective d'un peuple pour les agissements de certains." S'il reconnaît l'audace de ses comparaisons, il cherche à montrer qu'un Etat ne peut pas répondre à des attaques terroristes en s'en prenant à un autre état : 

La France est-elle partie en guerre en Algérie en 1995-1996 après les attentats financés par le GIA ? Londres a-t-elle bombardé l'Irlande dans les années 1970 ?

Ces comparaisons et le ton général de la tribune rappellent le discours célèbre de Dominique de Villepin au conseil de sécurité de l'ONU. Il avait évoqué le passé de la France en conclusion de son intervention à propos de la guerre en Irak, le 14 février 2003 (à la 14e minute) : 

"Et c'est un vieux pays, la France, d'un vieux continent comme le mien, l'Europe, qui vous le dit aujourd'hui, qui a connu les guerres, l'occupation, la barbarie. Un pays qui n'oublie pas et qui sait tout ce qu'il doit aux combattants de la liberté venus d'Amérique et d'ailleurs. Et qui pourtant n'a cessé de se tenir debout face à l'Histoire et devant les hommes. Fidèle à ses valeurs, il veut agir résolument avec tous les membres de la communauté internationale. Il croit en notre capacité à construire ensemble un monde meilleur."

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