Le déplacement de Manuel Valls au Vatican pour la double canonisation, le 27 avril, de Jean XXIII et Jean Paul II, dérange. A gauche comme à droite.
A gauche , Jean-Luc Mélenchon a trouvé "choquante" la présence annoncée du Premier ministre au Saint-Siège tandis que le député MRC Jean-Luc Laurent dénonce une action "indéfendable sur le plan des principes républicains".
A droite, c’est l’ancienne députée de Meurthe-et-Moselle, Valérie Debord, qui voit cette visite officielle du chef du gouvernement d’un mauvais œil. La déléguée générale adjointe de l’UMP accuse ainsi Manuel Valls, ancien ministre de l’Intérieur et donc des cultes, d’instrumentalisation de la religion. Tout en rappelant qu’en tant que patorn de la Place Beauvau, c’est lui qui avait eu à gérer les manifestations de la Manif pour tous, ces opposants au mariage homosexuel.
Ainsi a-t-elle tweeté, retweetée ensuite par le député UMP Sébastien Huygue :
#canonisations on instrumentalise pas la religion #Valls restera celui qui a choisi de réprimer durement les manifestants d #lamanifpourtous
— Valérie Debord (@DebordValerie) 26 Avril 2014
Des critiques que ne partage pas Christine Boutin :
@leLab_E1 la présence du 1er ministre de la France au Vatican demain est incontournable! toute polémique sur ce sujet est ridicule !
— Christine Boutin (@christineboutin) 26 Avril 2014
L'argumentaire de Valérie Debord est en revanche similaire aux critiques émises par Nicolas Bay, secrétaire général adjoint du FN :
#Valls, celui qui ne s'est jamais offusqué des actes antichrétiens, l'artisan du matraquage de la @LaManifPourTous, fait sa com au Vatican.
— Nicolas Bay (@nicolasbayfn) 27 Avril 2014
Ce déplacement, qui participe à la volonté de réconcilier le gouvernement avec les catholiques français , a été soutenu par la ministre de la Justice Christiane Taubira, qui a défendu, sur Europe 1, "la démarche laïque" du Premier ministre .
En avril 2011, le PS avait pourtant critiqué le déplacement de François Fillon, alors Premier ministre de Nicolas Sarkozy, au Vatican pour la béatification de Jean Paul II. La rue de Solférino critiquait ainsi, comme l’exhume Politis :
"Cette décision rompt avec une tradition diplomatique établie et respectée par tous ses prédécesseurs qui veut que notre pays ne se fasse représenter à ce type de manifestation que lorsqu’elle concerne un Français.
"