#FOOTPOLITIQUE – Souvenirs souvenirs. Alors que débute ce jeudi 12 juin la Coupe du monde de football au Brésil, Roselyne Bachelot, ministre des Sports lors du fiasco des Bleus lors du Mondial 2010 en Afrique du Sud, revient dans L’Équipe sur cet épisode tragique du foot français. Et en donne surtout un angle politique jusqu’ici insoupçonné. Ou comment Nicolas Sarkozy, alors président de la République, et François Fillon, Premier ministre au moment des faits, n’ont même pas réussi à se mettre d’accord sur la grève des joueurs français, bien décidés à ne pas descendre du bus.
C’est Roselyne Bachelot, présente en Afrique du Sud en 2010, qui le raconte :
Je me retrouve dans une salle de classe à parler au président, qui me dit : 'tu restes en Afrique du sud, tu vas à la rencontre des joueurs et tu les engueules'. Puis, je téléphone au Premier ministre qui me dit lui : 'Le président est le chef d’orchestre, c’est lui qui décide. Mais tout ça, c’est quand même des gars qui tapent dans un ballon…'
Deux analyses bien différentes d’une situation qui, à l’époque, avait enflammé médias et amateurs de football, et même au-delà, Raymond Domenech ayant été auditionné par une commission parlementaire après la Coupe du monde. Mais cette opposition était somme toute assez logique pour Roselyne Bachelot. Elle ajoute :
Les deux hommes étaient bien résumés dans ces coups de fil : le premier qui fonce sur le mode 'Dis-leur que, du haut de ces pyramides, quarante siècles les contemplent'. Et le second qui relativise : 'Pff, on ne va pas en faire tout un foin…'
Au final, Roselyne Bachelot écoutera Nicolas Sarkozy et ira passer un sérieux savon aux "mutins" de Knysna.