A quoi ça sert un meeting ?

Publié à 11h38, le 10 mars 2012 , Modifié à 11h44, le 10 mars 2012

A quoi ça sert un meeting ?
Meeting de Nicolas Sarkozy à Bordeaux le 3 mars 2012 (Maxppp)

Exercice classique d’une campagne électorale, le meeting sert-il encore à quelque chose ? Face à 5.000 personnes, ou à 40.000, ce moment peut-il rivaliser avec un entretien dans un journal télévisé face à des millions de téléspectateurs ?

Peu à peu, ces réunions publiques deviennent des spectacles dédiés à la démonstration de force et à la construction du charisme. Pour Christiane Taubira, cela reste même "l'exercice politique majeur".

  1. Le meeting, "c’est une rencontre"

    Sur rue89.com

    François Mitterrand à Toulouse, Jacques Chirac au parc des Princes, … et plus récemment, François Hollande au Bourget. Les grands meetings marquent une campagne. A quelques semaines du vote, ces grands rassemblement sonnent comme une démonstration de force et signalent la capacité à mobiliser d’un candidat.

    Mais aujourd’hui, rivalisent-ils avec une interview devant 9 ou 10 millions de téléspectateurs ? Sont-ils anachroniques ? Pour Christiane Taubira, c’est loin d’être le cas. Pour la députée de Guyane, c’est le moment de concrétiser la rencontre entre un homme et le peuple. Elle l’explique à Rue89 :

    Rue89 : On a l'impression qu'une émission de télé peut faire basculer une élection. Et pourtant, le meeting existe encore. Comment l'expliquez-vous ?
    Christiane Taubira : Parce que c'est l'exercice de relation par excellence. La télévision démultiplie la parole publique, elle touche infiniment plus de monde qu'on ne pourrait en rassembler dans un meeting. Mais le meeting reste l'exercice politique majeur. C'est une rencontre, à la fois cathartique, affective, politique donc le meeting est absolument irremplaçable.

  2. "Une démonstration de force"

    Sur blogs.mediapart.fr

    Depuis qu’il est devenu démonstration de force, le meeting a toujours eu une part de spectaculaire.

    Paula Cossart est maître de conférences en sociologie historique. Elle a travaillé sur le meeting politique et constate une théâtralisation manifeste de l’exercice. L’orateur devient vedette et l’espace est agencé pour que le meeting devienne un spectacle.

    Pour la chercheuse, les grands rassemblements se sont aussi adaptés à la télévision. Les voix se font plus douces, et surtout, le public est doublé par celui qui se trouve derrière la télévision.

  3. La télévision règne sur les meetings

    Sur blog.lefigaro.fr

    Bien que les meetings soient un exercice incontournable de la campagne, c’est la télévision qui en dicte une partie des codes.

    Jadis, les meetings se déroulaient après dîner. Depuis une dizaine d’années, les communicants politiques ont compris qu’il était essentiel de rassembler les gens plus tôt afin de pouvoir bénéficier de la caisse de résonance des journaux télévisés du soir.

    Désormais, ce sont les chaînes d’information en continu qui font la loi.

    Cette année, ce sont les chaînes d'info qui font la loi. Grâce à elles, et notamment à I>télé et BFM qui sont diffusées sur la TNT, on peut suivre les candidats chaque jour et partout.

    Auparavant, les prétendants s'adressaient à leurs militants dans la salle et aux journalistes qui avaient fait le déplacement. Désormais, ils parlent chaque jour à l'opinion tout entière, qui peut les avoir sous contrôle à chacune de leurs prises de parole.

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