Au PS, les frondeurs ne sont pas ceux que l’on croit

Publié à 06h43, le 28 juillet 2015 , Modifié à 07h41, le 28 juillet 2015

Au PS, les frondeurs ne sont pas ceux que l’on croit
© Images AFP.

FRONDE IS THE NEW FRONDE - Après le houleux congrès de Poitiers, Jean-Christophe Cambadélis l’avait annoncé : le PS ne doit pas être un parti godillot du gouvernement mais une boussole pour l’exécutif. Lundi 27 juillet, le Bureau national, l'instance dirigeante du PS, a adopté des propositions en vue du projet de Budget 2016 représentant à l'horizon 2017 "une mobilisation de 20 milliards d'euros en faveur de l'emploi, dont 10 mds en 2016", a indiqué le PS dans un communiqué, sans toutefois remettre en cause le CICE.

Surtout, ce texte se veut comme une feuille de route pour les débats parlementaires, notamment sur le budget, et avec le gouvernement. Et il est une petite victoire pour les "frondeurs" canal historique. Car Jean-Christophe Cambadélis a respecté sa motion, et notamment les concessions faites à Martine Aubry. Ce qui a fâché sa majorité et particulièrement l’aile droite des socialistes.

Le rapport a été adopté par 29 voix pour, 1 contre, 3 abstentions. 5 membres du bureau n'ont pas pris part au vote. Selon les informations du Lab, ce sont surtout des proches de Manuel Valls et des "réformateurs" qui n’ont pas pris part au vote. Parmi les abstentions figure également le sénateur très proche du Premier ministre, Luc Carvounas. Quant à la seule voix contre, elle vient de Christophe Caresche, député de Paris qui incarne l’aile droite de Solférino.

"Quel pied d’entendre Caresche et Le Guen renâcler sur le rapport", s’est réjoui un "frondeur" auprès du Lab, qui n'oublie pas que le député et le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement ont été parmi les plus virulents envers leur démarche, tandis qu’un autre ajoutait :

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Les frondeurs, c’est eux désormais.

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Les frondeurs nouveaux sont donc arrivés. Ce qui réjouissait également Christian Paul, leader de la motion "frondeuse" au congrès ou encore Jérôme Guedj :

A l’AFP, un représentant de l'aile gauche estimait ainsi que "sans épuiser tout le débat sur la nécessaire réorientation de la politique budgétaire, (le rapport) amorce le rééquilibrage nécessaire de notre politique économique". Il s'est réjoui que ces propositions reflètent "la trace des combats antérieurs" menés par les "frondeurs" du PS au Parlement sur une réorientation de la politique économique du gouvernement. Dans la synthèse du rapport, il est également question de "réduction dégressive de la CSG", point qui ne figure pas dans le communiqué transmis dans la soirée par le PS.

Ces propositions sont incluses dans le rapport de la commission Budget mise en place au lendemain du congrès du PS à Poitiers, début juin, où plusieurs socialistes s'étaient exprimés en faveur d'une inflexion de la politique gouvernementale en faveur notamment des ménages. Le rapporteur est le député PS proche de Martine Aubry Jean-Marc Germain.

Les propositions s'articulent autour de trois axes principaux et constituent "une base de discussion avec le Gouvernement en vue du débat budgétaire", précise le communiqué du Parti socialiste. Elles préconisent d'agir tout d'abord "en direction des collectivités territoriales à travers le soutien à l'investissement productif local, en concluant avec elles un Pacte d'investissement soutenant leur effort en la matière, en privilégiant le numérique et la transition énergétique et écologique". En direction des ménages, le rapport propose de poursuivre "en 2016 comme en 2017, et dans une même ampleur, le mouvement de baisse d'impôts amorcé en 2015 avec la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu". Le rapport propose enfin pour les entreprises de continuer "d'améliorer leur santé, leur performance et en rendant effectives les contreparties aux aides qui leur sont accordées".

"Ces propositions représentent, à horizon 2017, une mobilisation de 20 milliards d'euros en faveur de l'emploi, dont 10 milliards en 2016. Elles respectent la trajectoire de finances publiques de la France", souligne le communiqué du PS. Qui ajoute :

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Le Parti socialiste entend les promouvoir auprès du gouvernement, dans le débat public et les soutenir dans les débats parlementaires sur les lois de finances et de financement de la sécurité sociale 2016 et 2017.

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[BONUS TRACK] Une grande conférence sur la France

Le PS propose enfin d'organiser une conférence "sur l'état de la France" au printemps de 2016 "mobilisant les forces vives du pays, nationales et territoriales".

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