Soit l’exercice suivant :
> ne pas désavouer frontalement Arnaud Montebourg, son ministre du Redressement productif, qui a assuré que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, était un "carburant" du FN,
> sans fâcher ledit président de la Commission, qui avait vertement répondu à Arnaud Montebourg.
François Hollande, ce vendredi 28 juin, aux dernières heures d’un sommet européen largement consacré aux affaires économiques, a manié avec précautions les mots, pour ne froisser personne, dans la passe d'armes qui oppose plusieurs de ses ministres au patron de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
Résultat: quand François Hollande marche sur des oeufs, il s'y prend ainsi:
Peut-être, peut-être, la commission présente-t-elle un certain "déséquilibre" politique, concède François Hollande.
Mais attention, c’est normal : la présence, autour de la table du conseil européen, d’un plus grand nombre de membres de partis de droite, ce sont "les peuples" qui l’ont voulu.
Elle a peut-être un déséquilibre[…] qui vient des votes émis par les peuples […].
Monsieur Barroso […] a été désigné par une procédure.
Mais attention : pas question de priver les ministres de toute pensée critique. A une condition : diriger les réflexions contre "la Commission", et non … contre le président de la Commission:
Les orientations politiques peuvent être discutées.
[Il ne faut] pas de débat de personne, ce serait considérer que c’est UNE commission, mais la commission, elle est pluraliste.
François Hollande soumet tout cela à un calendrier : ce n'est, selon lui, "pas le moment, [...] pas l'heure" d'entrer dans la campagne des élections européennes, après les nouvelles critiques formulées en France contre le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.
Sous-entendu: la confrontation politique aura bien lieu.