Les deux femmes n'ont pas réussi à s'entendre. Depuis plusieurs jours, les échos sur la mésentente entre Delphine Batho et Christiane Taubira se sont multipliés. "Je ne suis au courant de rien", déplorait Delphine Batho dans le Canard Enchaîné, selon ses collègues. Dans Mediapart, "la situation devenait invivable", assurait un "homme du sérail".
Bilan : le remaniement du gouvernement de Jean-Marc Ayrault les sépare. Christiane Taubira reste ministre de la Justice mais sa déléguée devient ministre, de plein exercice, à l'Ecologie.
"Je n'ai pas d'attributions précises"
Sur mediapart.fr
Lors de la nomination du premier gouvernement Ayrault, Christiane Taubira avait été nommée ministre de la Justice et Delphine Batho déléguée auprès de la Garde des Sceaux, mais sans attribution particulière. Problème : la jeune ministre n'a jamais réussi à trouver sa place auprès de Christiane Taubira.
Les jours passants, une mésentente s'est installée à la Chancellerie. Des échos publiés dans le Canard Enchaîné racontent les plaintes de Delphine Batho au sujet de sa ministre de tutelle :
Je ne suis tenue au courant de rien. Même la nomination du nouveau porte-parole du ministère.
Je n'ai pas d'attributions précises (...) je me demande pourquoi j'ai été nommée.
Mediapart indique que, selon un connaisseur du fonctionnement du ministère, "après des discussions complexes, Delphine Batho a fini par obtenir l’exécution des peines, l’aide aux victimes et la promotion des droits, mais sans autonomie politique ni services dédiés". "La situation devenait invivable", tranche un "homme du sérail".
Le Journal du Dimanche expliquait également les difficultés d'intallation à la Place Vendôme :
Christiane Taubira a dû improviser. Le partage des compétences avec sa ministre déléguée, Delphine Batho, n’a pas été simple. Après avoir sollicité de s’occuper de l’administration pénitentiaire et de la Protection judiciaire de la jeunesse, Batho, dont un premier directeur de cabinet a été recalé, devra se contenter d’une portion congrue, l’exécution des peines et l’accès au droit.