PETIT CONSEIL - Comme Claude Bartolone, Bertrand Delanoë estime que l'on doit passer à un "nouveau temps du quinquennat", plus social. Invité de France Inter ce 25 avril, le maire de Paris a donné ce conseil à François Hollande, en pleine politique de redressement économique: savoir distiller des actes, même symboliques, pour contrer la "désespérance".
"Il y a une crise de confiance", observe Bertrand Delanoë qui insiste sur les signes à donner "en direction des catégories populaires" :
La transparence de la vie démocratique, la rénovation de la vie démocratique, un certain nombre de signes en direction des catégories populaires ... c’est quelque chose que nous devons chercher car il y a une désespérance dans la société française.
Et cette désespérance doit se traiter aussi à travers le discours politique et des actes qui sont parfois symboliques. (...)
Il y a cet enjeu d’avoir un discours et parfois même des symboles qui montrent que, même quand les temps sont durs, et s’il faut quelques années pour redresser ce pays, il faut assurer l’unité de la société française.
Il y a des signes à donner.
S'il dit ne "pas avoir de suggestion particulière à faire" sur ces signes, le maire de Paris donne pour exemple sa propre façon de gérer la "désespérance", même en cas de restriction budgétaire :
Moi je gère une collectivité depuis douze ans et il m’est arrivé, dans des circonstances un peu difficiles où j’avais du mal à boucler mon budget, de dire : il faut que j’ajoute des éléments qui donnent confiance. En termes de logement, de service public.
Dans mon deuxième mandat, j’ai créé une allocation pour ceux des Parisiens qui consacrent 30% ou plus de leurs revenus à payer leur loyer. Ce sont des mesures qui créent de la cohésion sociale à un moment donné.
Bertrand Delanoë a tenu à préciser que "ce qui a été commencé et bien commencé" par le gouvernement pour "redresser le pays" ne devait pas être remis en cause. Mais que la façon de gérer la crise de confiance, elle, pouvait être "améliorée".
Une demande que l'on retrouve le même jour chez le très hollandais ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, dans Les Echos :
Il y a toujours des signaux à envoyer à notre électorat. Je voudrais le convaincre que nous ne nous contentons pas d'être des gestionnaires de rigueur, que nous sommes à l'offensive pour que leur situation s'améliore à terme.