NONISTES – Malgré les pressions exercées par les ténors de la majorité, le nombre de députés socialistes, ou apparentés, irréductiblement opposés au traité n’a pas flanché.
Résultat des votes, mardi 9 octobre à l’Assemblée nationale : 29 députés du groupe PS ont voté contre ou se sont abstenus. [20 "non" et 9 abstentions] Une troisième famille est en cours d’identification : les députés socialistes qui ne sont pas venus à l’Assemblée, ce mardi, autre forme de défiance.
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>> Ils ont voté contre
Henri Emmanuelli (Landes) : Chef de file discret mais influent de l’aile gauche du Parti socialiste, le député des Landes s’est peu exprimé sur le TSCG. Il avait le cuir assez épais pour assumer sa position de noniste jusqu’au bout.
Barbara Romagnan (Doubs) : Loquace sur le sujet, remontée contre les arguments de sa majorité, la députée du Doubs s’est bien opposée au TSCG jusqu’au bout.
Jérôme Guedj (Essonne) : Le suppléant de François Lamy, proche de Martine Aubry devenu ministre, est resté ferme sur ses convictions, en dépit des pressions qui exprimaient l’idée que le suppléant d’un ministre ne pouvait voter à rebours de la position du gouvernement.
Pascal Cherki (Paris) : A l’instar de Jérôme Guedj et de Razzy Hammadi, le député de Paris aura été l’un des plus fervents détracteurs du pacte budgétaire européen. En témoigne ses multiples prises de position publiques.
Razzy Hammadi (Seine-Saint-Denis) : Il aura été le frondeur par excellence. Celui qui a répété maintes et maintes fois pourquoi il s’opposerait au traité européen. Noniste en 2005, il a encaissé les pressions et les multiples rendez-vous avec Bruno Le Roux ou Bernard Cazeneuve pour rester ferme sur son vote contre.
Pouria Amirshahi (Français de l'étranger) : monté à la tribune de l’Assemblée nationale pour défendre sa position, le jeune député des Français de l’étranger a modéré ses propos, affirmant qu’il apporterait "au gouvernement un soutien sans faille"à la stratégie de réorientation de l'Europe. Mais tout en votant contre, comme il l'avait déjà fait en commission des Affaires étrangères.
Nathalie Chabanne (Pyrénées-Atlantiques) : Celle qui a fait chuté François Bayrou – un fervent européiste - dans les Pyrénées-Atlantique aux dernières législatives a également voté contre, comme elle l’avait annoncé.
Trois députés chevènementistes apparentés au groupe socialiste :
Marie-Françoise Bechtel (Aisne)
Jean-Luc Laurent (Val-de-Marne)
Christian Hutin (Nord).
Plusieurs proches de Benoît Hamon et de son courant, Un monde d’avance, ont également voté contre ce traité budgétaire européen. C’est notamment le cas de :
Christophe Léonard (Ardennes)
Mathieu Hanotin (Seine-Saint-Denis)
Denys Robiliard (Loir-et-Cher)
Linda Gourjade (Tarn)
Michel Pouzol (Essonne).
Ces rebelles qui ont tenu bon ont été rejoints par plusieurs députés de l’aile gauche du PS qui ne s’étaient pas exprimés sur leur opposition au traité et ont attendu le vote pour se prononcer. On retrouve là :
Fanélie Carrey-Conte (Paris)
Jean-Pierre Blazy (Val d’Oise)
Chaynesse Khirouni (Meurthe-et-Moselle)
Marie-Line Reynaud (Charente)
Gérard Sebaoun (Val d’Oise).
>> Ils se sont abstenus
Régis Juanico (Loire) : Membre de l’aile gauche du PS, le trésorier du parti est resté plutôt discret dans son choix mais n’a pas flanché.
Olivier Dussopt (Ardèche) : Fervent partisan du non, l’ancien porte-parole de Martine Aubry pendant la primaire socialiste a finalement choisi l’abstention. Contacté par Europe1.fr, mardi matin, le député de l’Ardèche s’expliquait : "Je prends cette décision au nom de la responsabilité. Je reconnais les avancées du gouvernement, avec notamment ce volet croissance, mais je ne me reconnais pas suffisamment dans ce texte pour le voter."
A leurs côtés, des députés plus discrets qui ont également préféré s’abstenir que voter contre :
Isabelle Bruneau (Indre)
Daniel Goldberg (Seine-Saint-Denis)
Jean-Philippe Mallé (Yvelines)
Dolores Roqué (Hérault)
Suzanne Tallard (Charente-Maritime)
Stéphane Travert (Manche)
Michel Vernier (Creuse).
Un vote ? Comment ça, un vote ?
Le Lab est en train d’identifier une troisième famille de rebelles : les membres du groupe qui ont délibérément zappé le vote de mardi, en ne s’exprimant pas. Des rebelles plus discrets, mais des rebelles quand même.