VERROUILLAGE – Le Figaro de ce vendredi révèle que les services de Jean-Marc Ayrault sont intervenus auprès du quotidien pour empêcher la parution d’une interview de Pierre Moscovici début juillet. Sans succès.
"Si on pouvait même ne s’exprimer nulle part"
Si l’Elysée est aux aguets sur la moindre communication de ses ministres, Matignon l'est aussi.
C’est ce que révèle le Figaro du vendredi 31 août dans un article sur les révisions à la baisse de la croissance française.
"Même en termes de communication, Matignon a interdit aux ministres de prononcer le moindre chiffre. D’ailleurs, si on pouvait même ne s’exprimer nulle part, ça les arrangerait !" concède un conseiller gouvernemental au quotidien.
Mais la journaliste Marie Visot va plus loin, narrant une anecdote sur la manière dont les services de Jean-Marc Ayrault ont, purement et simplement, tenté de faire "trapper" une interview du ministre de l’Economie :
Début juillet, alors que Pierre Moscovici, accordant une interview au Figaro, avait donné une fourchette pour la première révision (de croissance, ndlr), les services du Premier ministre étaient intervenus pour qu’il empêche la parution de l’entretien. En vain.
L’interview en question date du 1er juillet. Interrogé sur la correction des prévisions de croissance envisagées avant le vote de loi de finances rectificative, le ministre de l’Economie avait répondu avec franchise, sur les prévisions de 2013 :
Tout le monde sait que nous n’atteindrons pas 1,7%. Tabler sur une progression du PIB comprise dans une fourchette de 1% à 1,3% - retenue par toutes les grandes institutions - paraît plus crédible.