Kader Arif, ministre délégué à la Défense et aux Anciens combattants a voulu se muer en stratège pour reprendre la main sur les commémorations du centainaire de 1914. Mais les ficelles étaient un peu grosses et Jean-Dominique Merchet, journaliste spécialiste des questions de défense à Marianne les décrypte sur son blog.
Parmi les attributions du ministre aux Anciens combattants, la "politique de la mémoire". C'est à ce titre que Kader Arif est en charge de la commémoration des grandes dates historiques. Et le prochain grand rendez-vous, signale le journaliste, c'est 2014 avec les le début de la Grande guerre à commémorer.
Sauf que. Le précédent exécutif avait déjà mis en place une mission afin de préparer ces événements. La "Mission du centenaire de la Première guerre mondiale" est pilotée par le général Elrick Irastorza, ex-chef d'état-major de l'armée de terre et l'historien Antoine Prost
Mais selon les informations de Jean-Dominique Merchet, le ministre a voulu reprendre la main sur ce projet. En juillet, Kader Arif a souhaité en récupérer la présidence. Impossible, selon les services juridiques de Matignon.
L'astuce est donc de créer "un nouveau machin", selon les termes du journaliste. C'est chose faite puisque le conseil des ministres du 3 octobre dernier a validé la création d'une "mission interministérielle des anniversaires des deux guerres mondiales présidée par le ministre délégué chargé des anciens combattants".
En associant plusieurs commémorations, le ministre reprend ainsi le pouvoir sur l'organisation de ces événements. Y compris sur ceux liés à 1914.
Pour le journaliste, la manoeuvre "risque de casser un grand projet de commémoration de la Première guerre mondiale, en mettant à mal la Mission du centenaire". Il estime que "le seul tort de cette mission est d'avoir été créée en avril dernier, sous l'ancien régime !".