Si l’adage préconise de laver son linge sale en famille, en politique, le linge se lave plutôt dans une laverie publique, que ce soit dans les médias ou sur les réseaux sociaux, à la vue de tous. Et le Front national ne fait pas exception à cette règle.
Or, depuis la cuisante défaite de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle puis avec l’échec frontiste à constituer un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, les langues se délient et les divergences stratégiques et programmatiques se multiplient. Publiquement. Ce qui irrite fortement Wallerand de Saint Just, chef de file de l’extrême droite parisienne et trésorier du FN. Sur Twitter, le patron frontiste du conseil régional d’Ile-de-France a ainsi lancé, le 6 juillet, en mode "Alain Finkielkraut" visant particulièrement trois cadres FN : Hervé de Lépinau, Sophie Montel et Bernard Monot. Entre autres.
"Vous utilisez des médias qui nous sont hostiles. Vous nous affaiblissez. Taisez-vous.
"
Vous utilisez des medias qui nous sont hostiles. Vous nous affaiblissez. Taisez-vous @HdeLepinau@Sophie_Montel@Bernard_Monot etc...
— W. de SAINT JUST (@wdesaintjust) 6 juillet 2017
Car lentement, mais sûrement, le FN semble se diriger vers l'abandon de l'une de ses propositions phares : la sortie de l'euro. Cela ne devrait pas faire les affaires de Florian Philippot, l'actuel numéro 2 du FN ayant assuré qu'il quittera le parti en cas d'abandon de cette mesure . Conseiller économique de Marine Le Pen, Bernard Monot a quant à lui prôné un abandon de la sortie de l’euro , montrant publiquement les profondes divergences qui tiraillent le parti fondé par Jean-Marie Le Pen.
Sophie Montel, proche de Florian Philippot et cadre du FN en Bourgogne-Franche-Comté a elle été exclue par Marine Le Pen de la présidence du groupe frontiste au conseil régional. Celle qui trouve que le FN est "anxiogène" concernant l’immigration a reçu le soutien du vice-président du FN , révélant au grand jour les deux lignes qui coexistent dans le parti d’extrême droite.