ARGUMENTUM AD PERSONAM - L'inimitié entre Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Debré, le président du Conseil constitutionnel est aussi ancienne que publique. Et la confirmation de l'invalidation des comptes du président-candidat par l'institution présidée par ce chiraquien historique n'arrange pas les relations entre les deux hommes.
L'ancien chef de l'État a ainsi lâché devant ses amis, dans son bureau de la rue de Miromesnil, selon Le Canard Enchaînéà paraître ce mercredi 10 juille :
Debré a toujours été un abruti. Si la République repose sur l'intelligence de Debré, elle est mal barrée.
Et Le Canard Enchaîné de citer, toujours entre guillemets, Nicolas Sarkozy :
Il ne faut pas me prendre pour un con.
Debré aurait pu se contenter du montant du dépassement et me donner une pénalité.
Mais, priver l'UMP du remboursement de 11 millions, c'est vouloir me mettre un genou à terre.
L'Express à paraître ce 10 juillet ajoute que les deux hommes se tutoient toujours. Et que l'avocat de l'ancien président a été informé de la décision du Conseil constitutionnel une heure et demie avant sa publication.
Jean-Louis Debré et Nicolas Sarkozy ont alors eu une conversation téléphonique musclée d'une dizaine de minutes.
Selon Le Canard, le retraité politique le plus actif de France a lancé au fidèle chiraquien : "Qu'est-ce qu'il se serait passé si j'avais été élu ? Vous auriez fait la même chose ? Vous en auriez tiré les mêmes conséquences ?" Réponse de Jean-Louis Debré : la loi est "la même pour tout le monde" .