La vidéo d’une manifestation pro-vie et anti-mariage homosexuel devant un centre IVG a poussé les élus du XXe arrondissement de Paris à réagir et à interpeller la préfecture de police afin qu’elle mette fin aux "prières de rue" de l’association Sos Tout-petits.
Des élus EELV dénoncent la complicité de la police
"Cette vidéo est en train de faire le buzz." Il fallait qu’un document vidéo sorte pour que la maire du XXe arrondissement de Paris, Frédérique Calandra , réagisse aux manifestations régulières de Sos tout-petits , association revendiquée comme "mouvement pro-vie", devant le centre IVG de l’hôpital Tenon, à Paris.
L’édile socialiste de l’arrondissement a ainsi publié sur sa page Facebook , mardi 18 décembre, sa dénonciation de ces manifestations, rappelant avoir alerté à plusieurs reprises la préfecture de Paris :
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Cette vidéo est en train de faire le buzz… j’en profite pour rappeler que j’ai écrit à de nombreuses reprises au Préfet de police de Paris, Michel Gaudin puis à son successeur Bernard Boucaut pour demander l’interdiction des rassemblements de l’association SOS tout-petits.
Dans notre République laïque, quelle que soit la religion, les appels à la prière dans la rue sont illégaux. Je rencontre prochainement le préfet, j’espère lui faire entendre enfin la raison.
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La mairie du 20e s’est fortement mobilisée ces dernières années pour permettre la réouverture du centre IVG à l’hôpital Tenon, fermé en 2009. La lutte pour le droit des femmes à disposer librement de leur corps continue !L’élue réagit ainsi à une vidéo réalisée le 24 novembre 2012 par la télévision locale, Télé bocal , diffusée une première fois sur leur site le 2 décembre avant d’être mise en ligne sur la plateforme de vidéos, Vimeo, le 11 décembre.
Dans ce reportage, Télé bocal montre la tournure homophobe de cette manifestation pro-vie devant le centre IVG de Tenon. Une manifestation encadrée par les forces de police et dont les agissements auprès des passants, riverains et "contre-manifestants" interroge.
Comme le relevait Rue89 , certains propos tenus sont particulièrement crus et explicites.
Un riverain, pas tout à fait inconnu du Lab , Baptiste Fluzin, rapporte quant à lui sur son blog les conséquences sur la vie du quartier de ces manifestations. Ainsi témoigne-t-il de sa "colère" :
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Voilà le genre de situation tendue dans laquelle se retrouve plongé mon quartier, quasiment une fois par mois. Ces intégristes se déplacent donc (…) pour venir prier à l'aide de leurs mégaphones. (…) Les manifestants de SOS Tout-petits prennent par ailleurs soin de toujours choisir le samedi, jour de marché, pour effectuer leur manifestation. (…)
Chacune de leurs manifestations occasionne le bouclage complet du quartier par des compagnies de CRS, agressifs envers les riverains, tant et si bien qu'on se demande parfois qui sont les vrais intrus. Les gens qui vivent là ou les gens qui viennent cracher leur haine en face d'un centre IVG.
"Outre l’élue socialiste, d’autres réactions politiques se sont succédées. Après la prise de position de la maire de l’arrondissement, les élus EELV du XXe arrondissement ont à leur tour publié un communiqué pour dénoncer ces manifestations "des intégristes catholiques", accusant la police d’être "complice" :
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Cette escalade n’a pas empêché les forces de l’ordre de s’en prendre de nouveau et violemment aux citoyen-ne-s du 20e légitimement choqué-e-s et exaspéré-e-s par la répétition de ces manifestations illégales porteuses de haine et de discriminations.
"Et demandant à ce que "la loi qui interdit les prières de rue soit enfin appliquée à l’encontre des intégristes catholiques", ces élus interpellent le préfet de Police afin qu’il interdise "les manifestations sous forme de prière de rue devant les centres IVG".
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