Devenir ministre: sur un malentendu, ça peut passer

Publié à 13h57, le 16 mai 2012 , Modifié à 15h13, le 16 mai 2012

Devenir ministre: sur un malentendu, ça peut passer
Sous le mandat de François Mitterrand, plusieurs nominations ont fait l'objet "d'erreur sur la personne" (Reuters)

Lorsqu'il s'agit de composer un gouvernement, on imagine des heures d'intense réflexion et des noms accouchés dans la douleur. Et bien pas forcément.

Rue89 revient sur ces "accidents d'homonymie" qui ont placé les mauvaises personnes à la tête de secrétariats d'Etat.

  1. Son nom se termine par "-el"

    Sur rue89.com

    Il y a les nominations surprises, les nominations à la va-vite et puis les nominations par erreur. C'est Rue89 qui le raconte ce 16 mai: sous François Mitterrand, les malentendus pour cause d'homonymie n'étaient pas rares.

    >> Confusion dans les Jean-Michel Boucheron

    L'une de ces boulettes est rapportée par l'ancien ministre des Transports, Dominique Bussereau. Lors de la formation du gouvernement Rocard en 1988, François Mitterrand pense à quelqu'un pour le secrétariat d'Etat chargé des collectivités locales:

    François Mitterrand a dit: "Appelez-moi Boucheron". Il pensait à Jean-Michel Boucheron, député d’Ille-et-Vilaine, spécialiste de la Défense.

    A été nommé Jean-Michel Boucheron, qui était député-maire d’Angoulême, en délicatesse avec la justice. Du coup, il n’est resté qu’un mois au gouvernement.

    Le Jean-Michel Boucheron d'origine, quant à lui, n'a finalement jamais eu de poste dans un gouvernement.

    >> Mellick contre Méric

    En 1988 toujours, un Mellick a remplacé un Méric pendant un mois. D'après Rue89, Jacques Mellick a été nommé "par erreur" secrétaire d'Etat aux Anciens combattants. En réalité, François Mitterrand pensait à André Méric, sénateur socialiste de Haute-Garonne et vice-président du Sénat jusqu'en 1980.

    Finalement, Jacques Mellick n'est resté qu'un mois aux affaires, remplacé par son presque-homonyme. Il n'a pas été évincé pour autant puisqu'il est devenu ministre délégué auprès du ministre des Transports et de la Mer.

    >> Le fail de Jean-Marie Bockel

    En 1983, François Mitterrand veut nommer quelqu'un... mais ne se souvient que de la fin de son nom. Rue89 raconte:

    François Mitterrand ne se souvenait que d’un détail: son nom se finissait par "-el". Recherches, exercices de mémoire.... Pierre Mauroy finit par mettre la main sur Jean Gatel, qu’il nomme secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Défense en 1983.

    Las. C’était de Jean-Marie Bockel qu’il s’agissait !

    Jean Gatel va toutefois se maintenir jusqu'en 1984 et intégrera le gouvernement de Laurent Fabius jusqu'en 1986. Jean-Marie Bockel, quant à lui, devra attendre 1984 pour devenir secrétaire d'Etat auprès du ministre du Commerce.

Du rab sur le Lab

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