#DPDA : Hollande cite enfin Sarkozy

Publié à 19h21, le 26 janvier 2012 , Modifié à 10h13, le 27 janvier 2012

#DPDA : Hollande cite enfin Sarkozy

Alain Juppé jeudi soir sur le plateau de Des paroles et des actes a accompli une prouesse. L'ancien ministre des Affaires étrangères est parvenu à faire prononcer au candidat socialiste deux mots magiques : Nicolas Sarkozy.

Car pour François Hollande, Nicolas Sarkozy est devenu comme le grand méchant dans Harry Potter. Le sorcier de sang mélé dont on ne doit pas prononcer le nom.

Le Lab fait la liste des principaux qualificatifs qu’utilise le candidat socialiste pour désigner le chef de l’État et analyse avec l’aide de notre spécialiste Marie Lhérault cette stratégie rhétorique délibérée.

  1. Juppé brise la malédiction

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    Ah vous l'avez dit ! Je suis heureux !

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    Alain Juppé jeudi soir parvient, sur le plateau de Des paroles et des actesà faire prononcer à François Hollande les deux mots fatidiques : "Nicolas Sarkozy".

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    C'était un petit piège, tout le monde avait remarqué que vous ne le citiez jamais, c'est fait !

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    Ecouter le son :

    Le Figaro avait vu juste, Alain Juppé est bien l'atout maître du président.

  2. Hollande veut tout simplement effacer Sarkozy

    Sur France 2

    Tourner la page. Montrer le chemin en s'adressant directement aux Français. Ne pas nommer Sarkozy est aussi une façon de démontrer de façon subliminale, que lui, François Hollande, est l'alternance et même l'avenir, le "rêve" de la France de demain.

    Un argument que le candidat socialiste alui-même avanjcé, jeudi soir, sur le plateau de Des Paroles et des actes, sur France 2. Voir ci-dessous cette vidéo montée par Lemonde.fr :
     

  3. Une volonté de se situer au-dessus de la mêlée

    Sur Nouvel Obs

    Lors de la primaire socialiste déjà, François Hollande s'était positionné comme le candidat au dessus de la mêlée. L'arbitre. Le député de Corrèze a prévenu.  Hors de question de se laisser à nouveau prendre dans les filets d'une polémique  comparable à celle du "sale mec". Les basses querelles, François Hollande veut les laisser aux autres, actuel locataire de l'Elysée inclus...

  4. Toujours marqué par le traumatisme du 21 avril 2002

    Sur Le Monde

    Il le lance lui même à la tribune : "le 22 avril, c'est  le lendemain du 21". Comme tous au PS, François Hollande a été traumatisé par le 21 avril 2002 et l'élimination au premier tour de Lionel Jospin.

    Hors de question donc de refaire les mêmes erreurs en se positionnant déjà dans un combat face au candidat de la droite. Il va attendre, officiellement, le 23 avril et le début de l'entre-deux-tours.

  5. Hollande dans les pas de Mitterrand

    Sur INA

    François Mitterrand avait obtenu sa vengeance sur Valéry Giscard d'Estaing en l'apostrophant à la télévision comme l'"homme du passif ". En 1974, VGE avait qualifié le candidat socialiste d'"homme du passé". 

    François Hollande, qui cite beaucoup plus François Mitterrand que Nicolas Sarkozy connait la puissance des périphrases faussement neutres. Comme en 1988, lorsque François Mitterrand avait publiquement humilié Jacques Chirac de son légendaire "Mais vous avez parfaitement raison monsieur le Premier ministre ".

  6. Rappel : Sarkozy n'est pas encore candidat...

    Sur Dailymotion

    Outre les quatre arguments ci-dessus, même s'il voulait l'attaquer bille en tête, François Hollande n'a, officiellement, aucun candidat de l'UMP face à lui. Pourquoi s'en "inventer" un dans ses conditions ? Lui-même s'amusait d'ailleurs de la situation lors de son discours à Toulon , mardi 24 janvier. Encore et toujours sans nommer le locataire de l'Elysée...

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    Tous les candidats ne sont pas déclarés – enfin, moi, je les connais. Il y en a un qui, pour l’instant, pense qu’il est toujours président : c’est vrai. Qu’il peut agir : il en a encore la légitimité. Et qu’il n’a pas besoin d’annoncer sa candidature : c’est vrai, il se déplace aux frais de l’Etat pour présenter, en définitive, son bilan…

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  7. Sarkozy, le fantôme du Bourget

    Sur lelab.europe1.fr

    François Hollande pose l'égalité et la justice...par LCP

    Quatre vingt cing minutes garanties sans Sarkozy. François Hollande a dimanche réussi la prouesse de prononcer un discours enflammé fustigeant longuement la politique de Nicolas Sarkozy sans jamais le citer nommément.

    Les oreilles du chef de l'État ont pourtant du siffler quand son principal concurrent l'a évoqué en critiquant :

    • "dix ans de droite"
    • "Le [prochain] quinquennat ne sera pas une volte-face, unzigzag, une contradiction."
    • "le président sortant"
    • "une volte-face, un zigzag, une contradiction".
    • "je ne montre pour autant aucune indulgence sur le quinquennat quiarrive à son terme. Mais là n’est déjà plus la question. Les jugements sont faits.Commencé dans la virevolte, ce quinquennat finit dans la tourmente."
    • "Un seul mot résume cette présidence : la dégradation."
    • "Le paradoxe ultime que la volonté d’omnipotence débouche sur un aveu d’impuissance."

    A la fin du premier tiers de son long discours, la salle pense que François Hollande va enfin désigner Nicolas Sarkozy en désignant son "véritable adversaire". Raté : le député de Corrèze pointe le monde de la finance...

    Technique oratoire encore plus efficace, François Hollande s'est lancé dans l'esquisse de son programme en développant la bonne façon, selon lui, de "présider la République", en démontant au passage la façon de faire de Nicolas Sarkozy, toujours sans le nommer.

    Illustration extraite du discours de François Hollande , ce dimanche 22 janvier

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    Présider la République, c’est refuser que tout procède d’un seul homme, d’un seul raisonnement, d’un seul parti, qui risque d’ailleurs de devenir un clan.

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    Tout le monde aura reconnu Nicolas Sarkozy comme le "seul homme" du "seul parti", l'UMP, "qui risque d'ailleurs de devenir un clan". Et la polémique sur la nomination des patrons de France Télévisions et Radio France. Mais le chef de l'État n'est jamais cité dans ce discours. 

    Enfin, même s'il est facile de voir Sarkozy partout dans les critiques de François Hollande, le Lab pense que le candidat socialiste vouloir aussi se positionner comme l'anti Sarkozy parfait en déclarant "je ne suis pas un vorace" ainsi que " j’aime les gens, quand d’autres sont fascinés par l’argent".

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