"Epuration", le mot de trop ?

Publié à 14h59, le 02 mars 2012 , Modifié à 15h43, le 02 mars 2012

"Epuration", le mot de trop ?
Nicolas Sarkozy le 2 mars 2012 à Bruxelles (Maxppp)

Epuration. Le grand rabbin de France n’admet pas ces propos tenus par Nicolas Sarkozy. Invité vendredi matin sur Europe 1, Gilles Bernheim fustige ces mots qui sont "de la médisance". 

Nicolas Sarkozy a lancé jeudi, en marge de son déplacement difficile à Bayonne, que François Hollande ayant "annoncé l'épuration, forcément ça échauffe les esprits des gens de la base".

  1. "Particulièrement mal choisi" pour Hollande

    Sur tempsreel.nouvelobs.com

    Non, je n'admettrai jamais un tel language, dans la tradition biblique et dans la tradition française, cela s'appelle de la médisance, c'est-à-dire une volonté d'éradiquer des gens comme s'ils étaient moins importants et comme s'ils avaient moins de dignité

    C'est ce que répond le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, sur Europe 1, à la question "en campagne électorale, est-ce que vous comprenez qu'on annonce des chasses aux sorcières à peine déguisée ou qu'on utilise des mots comme épuration ?".

    François Hollande a pour sa part aussi réagi aux propos tenus par Nicolas Sarkozy, dénonçant vivement l'emploi du terme d'épuration. Il a ainsi déclaré au Monde :

    Le mot d'épuration est particulièrement mal choisi. Il traduit une mauvaise inspiration, une mauvaise connaissance de l'Histoire, et un détournement de mes propres propositions

    Le président a employé ce terme en référence aux propos tenus le 19 février par son rival socialiste, qui l'avait accusé d'avoir mis en place"un Etat UMP", "un système" dans la police et la justice, en avertissant que les hauts fonctionnaires "liés à ce système auront forcément à laisser la place à d'autres" s'il était élu à l'Elysée.

    François Hollande, qui se défend de vouloir pratiquer un grand nettoyage, a précisé au quotidien du soir :

    Évoquer l'épuration, un moment particulier de notre Histoire, c'est considérer que nous voudrions mettre en procès les hauts fonctionnaires, ce qui n'est pas le cas. Mais dix ans de droite au pouvoir, notamment au ministère de l'Intérieur, avec des fonctionnaires mis en examen, ça aboutit à un système

    Pour Jean-François Copé, "le dérapage" est du côté des termes employés par François Hollande sur les hauts fonctionnaires. 

Du rab sur le Lab

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