Fillon Président "n'aurait pas autorisé" les manifs de soutien à Théo, dit Thierry Solère

Publié à 08h28, le 13 février 2017 , Modifié à 08h30, le 13 février 2017

Fillon Président "n'aurait pas autorisé" les manifs de soutien à Théo, dit Thierry Solère
Thierry Solère © AFP

Le rassemblement pacifique visait à dénoncer les violences policières et à réclamer "justice pour Théo". Mais il a finalement été émaillé de débordements qui ont pris le pas sur le message que voulaient délivrer les organisateurs et les participants, quelques jours après la violente interpellation subie par Théo à Aulnay-sous-Bois. Cette manifestation à Bobigny, qui avait été autorisée par la préfecture de police de Paris comme il se doit, n'aurait pas pu se tenir si François Fillon avait été aux commandes. C'est ce qu'a expliqué son porte-parole Thierry Solère sur RTL, lundi 13 février.

"C'est au gouvernement d'assurer l'ordre public", a expliqué le député LR des Hauts-de-Seine. Et de poursuivre, accusant le ministre de l'Intérieur d'avoir quelque peu disparu devant les violences et affirmant que tout cela n'aurait pas été "autorisé" sous une présidence Fillon :

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- Thierry Solère : Ce qu'il [le gouvernement] a fait, déjà, c'est d'autoriser cette manifestation à Bobigny initialement, et puis hier soir il y a eu des événements à Argenteuil [à voir ici, ndlr]. Mais la manifestation a été autorisée à Bobigny, alors qu'il y avait déjà eu beaucoup de mouvement en banlieue. Moi je ne comprends pas pourquoi le gouvernement a fait cela et nous ne comprenons pas où est passé Bruno Le Roux. Il y a un ministre de l'Intérieur, on se demande où il est, ce qu'il fait depuis plusieurs jours. C'est au gouvernement d'assurer l'ordre public et s'il y a eu dans l'affaire Théo un crime, c'est à la justice et elle seule de le dire.



- Journaliste : Vous auriez interdit la manifestation ?



- Thierry Solère : Le gouvernement, si François Fillon avait été président de la République, n'aurait pas autorisé cette manifestation. Pourquoi ? Parce que nous avons vu toute la semaine des rassemblements qui ont été peu relayés dans la presse, même à Paris dans le quartier des Halles, où il y a eu limite des débordements. Et c'était évident que la manifestation allait dégénérer et c'est tout à fait irresponsable de l'avoir autorisée. C'est au gouvernement [...] de faire comprendre que la loi n'est pas facultative. [...] On voit là des casseurs qui cassent tout, qui se sentent dans un sentiment [sic] d'impunité totale. Il faut que la loi de la République, elle soit très ferme, qu'elle soit appliquée, et que tous ceux qui procèdent à des dégradations soient arrêtés et condamnés lourdement.

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Dans les colonnes du Monde dimanche, les deux jeunes organisateurs du rassemblement, Issa Bidard et Yanis Rezzoug, se disent "déçus et un peu tristes" de la tournure prise par les événements. "Ce n’est pas notre façon de nous exprimer", assurent-ils.

La manifestation avait pourtant débuté dans le calme, samedi à 16 heures, dans la ville de Seine-Saint-Denis. Près de 2.000 personnes s’étaient déplacées pour dénoncer les violences policières, selon la préfecture de police de Paris. Vendredi, "quand on a vu l’écho que cette mobilisation rencontrait, nous avons, en plus de la déclaration en préfecture, été voir le commissaire afin de lui permettre d’anticiper et d’assurer la sécurité de notre rassemblement", assurent dans un communiqué les deux Balbyniens, qui n'ont cessé d'insister sur l’aspect "pacifique" du rassemblement.

Mais vers 17h30, des policiers postés sur une passerelle ont reçu des projectiles. Des bruits de pétards et des mouvements de foule ont suivi. Des casseurs s'en sont pris à des vitres d'immeubles et au mobilier urbain, incendiant quatre véhicules et plusieurs poubelles. La police a riposté par des tirs de Flash-Ball et de grenades lacrymogènes. Après avoir appelé au calme, en vain, Issa et Yanis n’ont eu d’autre choix que d’appeler la foule à se disperser. Eux-mêmes ont préférer quitter les lieux. "Ce n’était plus notre place, ni celle des manifestants, tous des pacifistes", souligne Issa, qui habite la cité Karl Marx, à Bobigny.

Les deux jeunes organisateurs n’en oublient pas le côté positif de la mobilisation. "Nous avons réussi à faire bouger les quartiers populaires, à les réveiller", se félicite notamment Yanis. "Les 2.000 personnes présentes au rassemblement n’ont rien fait de mal. Les gens bien intentionnés le savent et ne feront pas d’amalgames", ajoute Issa, qui compte bien continuer le combat. "Sans justice, pas de paix !", concluent-ils.

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