Publié à 09h54, le 23 novembre 2012 , Modifié à 10h46, le 23 novembre 2012

Florange : Michel Sapin et Claude Bartolone pas d'accord avec Arnaud Montebourg

Jeudi, Arnaud Montebourg a voulu frapper fort au sujet du site de Florange d'Arcelor-Mittal. Problème, son collègue ministre Michel Sapin  et le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone expriment ce vendredi leurs désaccords avec le ministre du Redressement productif. 

Le ministre du Redressement productif a envisagé une nationalisation temporaire afin de faire pression sur le sidérurgiste. Le ministre souhaite pousser l'entreprise à vendre l'ensemble du site alors qu'Arcelor-Mittal ne souhaite se séparer que d'une partie de ses activités. 

Lors de la séance des questions au gouvernement au Sénat, Arnaud Montebourg a déclaré : 

La question qui est posée (...) de l'éventualité d'un contrôle public même temporaire doit faire l'objet d'une étude sérieuse par le gouvernement. 

La nationalisation ? Très peu pour Michel Sapin. Le ministre du Travail estime que c'est une idée d'un autre temps, ce vendredi, sur LCI : 

On n’est plus dans une époque où on nationalise la sidérurgie. 

Pas d'accord avec Arnaud Montebourg, Michel Sapin livre une lecture alternative des propos de son collègue. Alors que le ministre du Redressement productif évoque l'idée d'un "contrôle public temporaire" des hauts-fourneaux de Florange, lui préfère s'en tenir à l'examen des offres de reprise par d'autres entreprises : 

Je crois que ce que voulait exprimer Arnaud Montebourg c'est qu'il y ait une solution là-bas, la bonne solution c'est d'examiner les solutions proposées les autres entreprises pour faire en sorte qu'Arcelor-Mittal accepte de vendre. 

De son côté, Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, n'est pas convaincu non plus par la proposition d'Arnaud Montebourg comme il le dit sur iTélé. Pour l'élu de Seine-Saint-Denis, la nationalisation constitue une "arme ultime" qu'il ne souhaite pas voir mise en oeuvre : 

Moi je vais en rester aux déclarations d'Arnaud Montebourg devant l'Assemblée nationale. 

(...) 

Je crois qu'il y a possibilité de faire pression sur Arcelor Mittal sans avoir à utiliser cette arme ultime.

En revanche Arnaud Montebourg peut compter sur le soutien de plusieurs députés. Patrice Prat et Arnaud Leroy,élus socialistes, ont salué jeudi les propos du ministre. "Il fallait en effet que le Gouvernement manifeste sa détermination à garantir les 2500 emplois en jeu et permette qu'un projet industriel puisse voir le jour", a indiqué le premier. "Nous devons refuser la pression des 60 jours accordés 'gracieusement' par le magnat mondial de l’acier afin d’examiner intelligemment les propositions reçues de l’Etat", signale le second. 

Mise à jour, 10h00 : 

Quelques minutes après avoir affiché son désaccord avec Arnaud Montebourg sur LCI, Michel Sapin co-signe un communiqué avec son collègue sur l'"avenir du site de Florange" : 

Arnaud Montebourg et Michel Sapin tiennent à préciser qu'ils partagent le même but pour le site de Florange : trouver une solution qui garantisse son avenir intégré et y permette le maintien de l'emploi.

"Dans cette perspective, il ne s'agit évidemment pas de nationaliser l'ensemble du secteur sidérurgique français", soulignent les deux ministre qui invitent le sidérurgiste a "prendre ses responsabilités". Avant de conclure : "dans ce cadre l’Etat prendra ses responsabilités pour faciliter une reprise du site de Florange comme l’a indiqué Arnaud Montebourghier au Sénat."