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Notre éditorialiste Olivier Duhamel analyse les subtilités extrêmes de la Cour d’appel de Paris sur le livre mentionnant l’homosexualité de deux responsables du FN.
>> Deux libertés opposées
Comme souvent en droit, deux droits fondamentaux se contredisent : la liberté de l’information, le respect de la vie privée. Le premier autorise le blogueur et auteur Octave Nitkowski à mentionner dans son livre Le Front national des villes & le Front national des champs (édition Jacob Duvernet) l’homosexualité de deux responsables du Front national. Le second le lui interdit. Le juge doit donc arbitrer.
>> Selon votre notoriété…
Le Tribunal de Grande Instance de Paris a, la semaine dernière, privilégié la vie privée. Et ordonné la suppression des passages concernant ces deux responsables. La Cour d’appel fait, elle, dans la dentelle. L’un des deux a une notoriété nationale : la liberté d’informer prime. L’autre une notoriété seulement régionale : le respect de la vie privée l’emporte.
>> Internet oublié
Chacun appréciera comme il l’entend ce condensé de jésuitisme, ou de centrisme. Notons cependant l’absurdité d’une dentelle aussi friable : la dépêche AFP résumant l’arrêt de la Cour d’appel mentionne le nom des deux membres du FN.
Et relevons que, comme en première instance, les juges tiennent Internet pour quantité négligeable. Ce sont différents sites qui ont dévoilé l’homosexualité des intéressés. Pas de problème.
Honneur du livre d’être ainsi sacralisé.
Curieux, au XXIème siècle de voir ainsi le Web négligé.