François Hollande veut avancer la date des élections régionales pour qu'elles n'interfèrent pas avec la conférence climat, selon le JDD

Publié à 10h12, le 21 décembre 2014 , Modifié à 16h42, le 21 décembre 2014

François Hollande veut avancer la date des élections régionales pour qu'elles n'interfèrent pas avec la conférence climat, selon le JDD
François Hollande veut avancer la date des élections régionales pour ne pas gêner la conférence climat © EMMANUEL DUNAND AFP

HASARD DU CALENDRIER - Certes, François Hollande se démène pour motiver les troupes socialistes en vue des échéances électorales de 2015. Pour cela, il a récemment rencontré députés et sénateurs de gauche et délivré un message de combat. Mais les départementales et les régionales, qui auront lieu l'année prochaine, seront selon toute vraisemblance violentes pour la majorité socialiste. 

À l'origine prévues pour décembre 2015, les élections régionales présentent un autre inconvénient pour le chef de l'État : la grande conférence climat se tiendra à Paris à cette même période (30 novembre - 13 décembre 2015). Alors pour éviter qu'une défaite électorale ne vienne gâcher la tenue de ce grand événement international, François Hollande souhaite avancer la date du scrutin, selon le JDD de dimanche 21 décembre. 

L'Élysée et Matignon ont fermement démenti cette information*. Une source gouvernementale confie pourtant à l'hebdomadaire : 

Il ne veut pas que les régionales aient lieu en même temps que la conférence climat. Elles pourraient avoir lieu en octobre. 

François Hollande espère en effet qu'un grand accord de lutte contre le réchauffement climatique soit conclu entre dirigeants du monde entier dans la capitale française, dans un an. Ce qui représenterait un succès pour lui et viendrait donner de l'épaisseur à sa récente offensive pro-écologie

La date n'est pas arrêtée, mais les régionales pourraient avoir lieu à l'automne, ajoutent auprès du JDD plusieurs sources socialistes en off. Un changement de calendrier qui n'aura probablement aucun impact sur le résultat attendu de ces élections intermédiaires (toujours très compliquées pour la majorité en place). "L'exécutif a déjà intégré la défaite", lâche ainsi un dirigeant du PS cité par le JDD

Rue de Solférino, on ne voit d'ailleurs pas d'embellie électorale se profiler avant au moins 2017

* [Edit 13h30] L'Élysée et Matignon démentent

"C'est faux et dénué de fondement", a-t-on affirmé dimanche à l'Élysée et à Matignon, interrogés par l'AFP, ajoutant : 

La loi prévoit que les conseils régionaux sont élus en décembre 2015.

La loi sur la nouvelle carte des régions, adoptée définitivement mercredi par le Parlement, prévoit en effet que "le premier renouvellement des conseils régionaux" se tiendra "en décembre 2015". À moins que le texte ne soit censuré par le Conseil constitutionnel dans le mois qui vient, un changement de date du scrutin impliquerait de modifier, par la voie parlementaire, la nouvelle loi.

[Bonus Track] "Mais c'est quoi ce président ?"

Interrogé sur le sujet dimanche lors du Grand Rendez-Vous Europe1/Le Monde/iTélé, Christian Jacob s'est montré très remonté. Le patron des députés UMP considère que cette décision de François Hollande relève du "fait du prince" : 

C'est vraiment le fait du prince. Qu'est-ce que c'est que ce président de la République qui, au gré de son humeur du matin, veut changer les dates des élections ?



Mais c'est quoi cette République, c'est quoi ce président ? [...] C'est affligeant. 

Selon lui, la "bonne date" pour ce scrutin, "c'est la date de la loi".

[Edit 16h30]

Après le démenti officiel, Guillaume Larrivé, secrétaire national de l'UMP à la réforme des institutions, a tout de même tenu à dénoncer une idée "extravagante" de la part du chef de l'État. Dans un communiqué, le député de l'Yonne a lui aussi évoqué "le bon plaisir du Prince" et accusé (au nom de l'UMP) François Hollande "d'instrumentaliser" le calendrier électoral :

L'idée de modifier à nouveau la date des élections régionales, envisagée à l'Élysée, est extravagante. Le calendrier électoral ne peut pas être instrumentalisé selon le bon plaisir du Prince,au gré des intérêts supposés du Parti socialiste !



L'UMP appelle solennellement le Président de la République à respecter les dates des élections démocratiquement décidées par le Parlement et à cesser de triturer le calendrier électoral.

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