François le Décevant

Publié à 15h28, le 30 juillet 2012 , Modifié à 15h28, le 30 juillet 2012

François le Décevant
François Hollande dans la cour de l'Elysée (Reuters).

François Hollande, c'est 30 ans de vie politique. Pour ses détracteurs, comme notre blogueuse Delphine Dumont, c'est aussi 30 ans de déceptions. Député, maire, premier secretaire du Parti socialiste, président de conseil général ... s'il n'a jamais été nommé ministre, François Hollande a occupé bien des fonctions politiques. Pour autant de désillusions, selon notre blogueuse. 

  1. 25 ans de déceptions

    C'est un terrible destin d'être condamné, comme François Hollande, à perpétuellement décevoir les attentes.

    Pour notre Président, cela commence tôt. Né d'un père proche de l'extrême-droite et d'une mère "catholique de gauche "*, il a grandi en pleine confrontation idéologique et était inévitablement amené à décevoir l'un des deux, ce fut son père.

    Jeune homme, François Hollande sort de l'ENA dans la fameuse promotion Voltaire. Contrairement à ses condisciples Michel Sapin, Ségolène Royal et Frédérique Bredin, il ne sera jamais nommé ministre par François Mitterrand. Nouvelle déception !

    1985, François Hollande se lance dans l'aventure des "trans-courants" au P.S. , un groupe qui prétendait échapper aux "chapelles des courants". Le but était d'en finir avec la guéguerre qui rongeait le P.S. de l'intérieur. Malheureusement, Lionel Jospin, le Premier secrétaire de l'époque, y voit une opération de déstabilisation commandée par Jacques Delors ou Laurent Fabius . Une déception de plus !

    1997, François Hollande devient premier secrétaire du Parti socialiste au prix de la déception de Jean-Luc Mélenchon qui avait cru avoir un accord.

    Pour les militants comme pour les éléphants, le règne de François Hollande à la tête du P.S. est une très grosse déception. À tel point qu'en 2008, à la sortie du congrès socialiste de Reims, tous les observateurs de la vie politique tirent un trait sur "l’avenir de l’héritier de Lionel Jospin. L’homme est alors "au fond du trou". Ses successeurs à la tête du PS, et particulièrement Martine Aubry, la nouvelle première secrétaire, ne lui font aucun cadeau : son bilan de chef du parti est jugé nul !" [Richard Michel - François Hollande, l'inattendu ].

    2012, finalement, sur un malentendu, ça a marché, François Hollande est élu Président de la République et... condamné à décevoir une fois de plus. Il ne fera jamais la politique qu'attendent de lui les électeurs de gauche et ne fera jamais les efforts nécessaires qu'espèrent sans trop y croire les électeurs de droite.

    Une autre grosse déception s'annonce pour la rentrée à ceux qui espéraient échapper à la rigueur si l'on en croit Christophe Barbier .

    Oui, vraiment, un destin digne d'une tragédie grecque que celui de François Hollande !...

    * Cette expression savoureuse est de là.

    Retrouvez Delphine Dumont sur son blog et sur son compte Twitter

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