Longtemps critiqué pour ses atermoiements autour de la suppression de l'Hadopi, François Hollande affirme cette fois dans Le Monde qu'elle doit être repensée. Il y a un mois, le candidat socialiste parlait plutôt d'abrogation , ce qui oblige la responsable du pôle économie numérique, Fleur Pellerin, à préciser que l'Hadopi sera bien "remplacée ".
Par ailleurs, François Hollande confirme qu'il compte bien rendre "plus efficaces les actions judiciaires visant à tarir à la source la diffusion illégale des œuvres protégées" et combattre "ces plateformes délocalisées et incontrôlables qui déversent des contenus culturels sur le réseau sans jamais participer à leur financement".
Le piratage, "pas un problème mineur"
Sur lemonde.fr
C'est enfin clair. La loi instituant l'Hadopi sera repensée, si François Hollande est élu président de la République. "Elle a coûté cher sans permettre la transition des industries créatives vers le numérique", explique-t-il dans une tribune publiée par Le Monde.
A la veille des 27e Victoires de la musique, le candidat du PS déclare qu'il ne "considère pas le piratage comme un problème mineur" et s'engage à "combattre" les plateformes de téléchargement illégal.
Sur son blog, Fleur Pellerin précise que le titre de la Tribune a été retravaillé par la rédaction du Monde. Pour la responsable de l'économie numérique dans le projet du PS, il n'est pas question de revirement :
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Il n’y a donc pas de “revirement” de position. François Hollande a affirmé à maintes reprises que la loi Hadopi serait remplacée par un autre dispositif législatif et c’est bien ce qui sera fait s’il est élu le 6 mai.
"Quand Hollande parlait d'abrogation
Sur pcinpact.com
Début février, la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) s'est inquiétée de la politique culturelle de François Hollande. L'organisation a envoyé une lettre au candidat , pour le mettre en alerte.
Quelques jours plus tard, réponse du socialiste : il entend dissiper les inquiétudes des auteurs et compositeurs. François Hollande rappelle "la nécessité impérieuse de défendre le droit d'auteur".
Le candidat à l'Elysée y précise sa pensée sur l'Hadopi : "son abrogation se fera dans le cadre d'une concertation". Aujourd'hui, il n'utilise plus le mot abrogation.
Un député PS anti-Hadopi… à l’Hadopi
Sur Le Point
Le samedi 7 janvier 2012, Didier Mathus était admis au collège de l’Hadopi. Il est chargé, pour la campagne de François Hollande, des questions culturelles touchant au numérique
Le problème, c’est que Didier Mathus a toujours été contre la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet. Dans une interview au journal Le Point le 5 janvier 2012, il déclarait même son engagement :"
Dans l'équipe de campagne de François Hollande, dont je fais partie, mes propositions vont dans le sens d'une abrogation de cette loi.
"Reste à savoir s’il restera fidèle à son engagement ou bien, comme François Hollande, Didier Mathus exécutera un rétropédalage en règle.
Evaluer plutôt que supprimer
Sur numerama.com
François Hollande voulait supprimer l'Hadopi. Le candidat socialiste l'avait affirmé sur France Inter et répété sur le blog Répondre à gauche . Mais c'était sans compter sur la pugnacité des lobbyistes proches des milieux culturels.
Résultat : son équipe lui a recommandé de ne rien faire. Et d'imaginer une évaluation des effets de la loi plutôt que de la supprimer. C'est Numérama qui rélevait cette histoire et une note interne écrite par David Godevais (dirigeant du Club Action des Labels Indépendants Français, les label Zanzibar Express et Pygmalion Records) qui conseille à François Hollande d’esquiver la suppression de l’Hadopi.
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Il me semble aujourd'hui absolument nécessaire de ne plus agiter le chiffon rouge de l'Hadopi et de botter en touche en proposant, par exemple, une étude sur l'efficacité de cette loi.
"Par ailleurs, Aurélie Filippetti, chargée de la Culture dans l’équipe de campagne de François Hollande, a organisé une réunion des "experts" culturels du PS le 23 janvier 2011 à l’Assemblée Nationale.