Hervé Mariton votera la loi Macron, estimant que "l’UMP aurait dû la faire"

Publié à 06h40, le 16 décembre 2014 , Modifié à 11h34, le 16 décembre 2014

Hervé Mariton votera la loi Macron, estimant que "l’UMP aurait dû la faire"
Hervé Mariton © Maxppp

Sachez-le : les convictions d'Hervé Mariton n'ont pas disparu après l'élection du président de l'UMP. Troisième du scrutin, le député de la Drôme entend peser au sein du parti. En se faisant force de proposition, mais aussi en assumant des positions minoritaires à l'UMP. C'est ainsi qu'il votera la loi Macron, comme il l'a expliqué au Monde, lundi 15 décembre.

En ce qui le concerne, c'est finalement assez peu surprenant : il avait déjà estimé que ce texte, qui vise à "déverrouiller l'économie française", posait les "bonnes questions". En revanche, il sera vraisemblablement le seul député UMP à voter cette loi "croissance et activité" portée par le ministre de l'Économie socialiste. Le groupe d'opposition à l'Assemblée a en effet décidé de voter massivement contre, mais Hervé Mariton assume sa différence. 

Voici ce qu'il dit au quotidien : 

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Les réformes proposées par ce projet de loi sont insuffisantes et ne vont pas sauver l’économie française, mais elles apportent quelques améliorations utiles. Il n’est donc pas nécessaire de s’y opposer et de mener une guérilla au Parlement. Au contraire, à l’UMP, nous avons la responsabilité de dire que nous sommes capables de voter un tel texte.

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Pas un chèque en blanc, donc. Il estime même que sa famille politique devrait embrasser la "philosophie positive de ce texte" et tenter de l'améliorer : "Le groupe UMP a davantage intérêt à s’engager dans la discussion parlementaire pour améliorer le texte plutôt que de le rejeter totalement", explique-t-il au Monde. Car il en est convaincu : 

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Cette loi, l’UMP aurait dû la faire. Ce n’est pas parce qu’elle n’est pas aussi ambitieuse qu’on le souhaiterait qu’on doit jeter le bébé avec l’eau du bain. 

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Voilà qui ne devrait pas aider à l'apaisement des esprits à gauche, alors que le gouvernement doit faire avec l'opposition d'une partie de sa majorité, qui dénonce "la remise en cause" d'un certain nombre de "combats historiques de la gauche pour le droit du travail". Martine Aubry, notamment, s'est élevée contre la "régression" que représente selon elle l'élargissement des possibilités de travail le dimanche. Emmanuel Macron, lui, estime à l'inverse qu'il s'agit d'une véritable réforme de gauche

Cette situation *un peu* bloquée, c'est justement la droite qui pourrait en sortir le gouvernement au nom de l'intérêt du pays, à en croire Hervé Mariton :

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L’UMP n’a pas intérêt à voter contre car cela reviendrait à faire du gouvernement l’otage de la gauche de la gauche, qui veut empêcher à tout prix la mise en œuvre de cette réforme. Moi, je ne joue pas à qui perd gagne. Ne laissons pas le gouvernement à la merci de Mélenchon et des frondeurs !

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Il y voit également un moyen de ne pas insulter l'avenir : "À accabler la loi Macron davantage qu’elle ne le mérite, on enferme nos concitoyens dans l’idée que la réforme ne viendrait que du camp d’en face. En outre, comment ferons-nous pour rouvrir ces sujets le jour où nous reviendrons au pouvoir ? Voter contre revient-il à dire que nous ne voterons pas sur les professions réglementées ?"

Bref : rassurez-vous. S'il votera ce texte gouvernemental, le "libéral" Hervé Mariton n'est pas devenu socialiste pour autant.

Du rab sur le Lab

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