Publié à 12h12, le 14 décembre 2011 , Modifié à 17h12, le 14 décembre 2011

Hollande pas assez informé par Sarkozy ?

François Hollande regrette que Nicolas Sarkozy ne le tienne pas au courant des lourds dossiers internationaux. C’est ce que le député de Corrèze a exprimé mardi, en marge de sa rencontre avec Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne.

En période (presque) électorale, le chef de l'Etat doit-il partager une partie de son "domaine réservé" avec son principal rival politique ? La question mérite d'être posée, même si la réponse, elle, ne laisse que peu d'espoir au candidat PS.

  1. Hollande "informé de rien" par Sarkozy

    Sur lexpress.fr

    Le candidat PS à l'Elysée a déploré de n'être "tenu informé de rien" par le président de la République, son (probable) futur rival dans la course à l’Elysée. François Hollande aimerait être tenu au courant sur les grands dossiers internationaux comme la Syrie ou la crise de l'euro, a-t-il fait valoir.

    Le Lab se demande si sa requête est légitime ou pas.

  2. Rien dans les textes ne l’impose

    Sur vie-publique.fr

    Dans les textes, rien n'oblige Nicolas Sarkozy a tenir au courant son principal rival à la présidentielle des dossiers internationaux en cours. Le comité Balladur de 2007, qui a mené une réfléxion ayant débouché sur la réforme de la Constitution en 2008,  a revu à la hausse les prérogaatives de l'opposition, mais seulement par une revalorisation de sa fonction parlementaire.

  3. Les visiteurs socialistes de Sarkozy

    Sur lefigaro.fr

    • Martine Aubry

    Même si l'opposition n'a pas de statut juridique, le leader du PS est bien Martine Aubry, et pas (plus) François Hollande. D'ailleurs, quand Nicolas Sarkozy consulte le Parti socialiste, c'est à sa première secrétaire qui s'adresse. En septembre 2009 par exemple, le chef de l'Etat s'est entretenu de la taxe carbone avec la maire de Lille à l'Elysée. Il s'agissait de don deuxième rendez-vous avec le chef de l'État depuis son arrivée rue de Solferino. 

    • Lionel Jospin 

    En sa qualité d'ancien Premier ministre, Lionel Jospin a été reçu à l'Elysée en janvier dernier afin d'évoquer avec Nicolas Sarkozy les priorités de la présidence française des G8 et G20.

    • Certains parlementaires

    La pratique n'a pas résisté à "la polémique Zapatero" (lire les détails sur Libération), mais, en début de mandat, Nicolas Sarkozy recevait à l'Elysée 24 parlementaires (de tous bords) choisis pour réfléchir avec lui sur la crise financière. Des réunions peu appréciées par Martine Aubry...

  4. Pourquoi Hollande et pas les autres ?

    Si le président de la République devait aborder les dossiers internationaux importants avec François Hollande, pourquoi ne pas le faire avec François Bayrou, Marine Le Pen ou Philippe Poutou ? Tenir informé le candidat socialiste plutôt que les autres poserait, évidemment, un problème d'équité...

  5. Secret d’Etat et domaine réservé

    Sur legifrance.gouv.fr

    Il y a des sujets que Nicolas Sarkozy ne peut aborder avec François Hollande, ni avec une grande partie du corps politique. C'est tout ce qui relève du secret défense. Quand la défense nationale est en jeu, il permet de restreindre l’accès à certaines informations. Cette notion est encadrée par le Code pénal.

    Par ailleurs, le chef de l'Etat a aussi son "domaine réservé". Par l'usage, on reconnaît des compétences particulières au Président dans certains secteurs de la politique nationale, de la défense nationale et, surtout, de la politique étrangère.

  6. La France n'est pas anglo-saxonne

    Sur cairn.info

    Dans les démocraties anglo-saxonnes, l'opposition a un véritable statut. En Grande-Bretagne, le leader du parti de gouvernement minoritaire a une fonction officielle appelée "chef de l’opposition à Sa majesté" à laquelle sont notamment attachées des prérogatives politiques et financières.

    La France ne connait pas un pareil statut. Ni Martine Aubry, ni François Hollande n'ont donc de droits à faire valoir auprès de Nicolas Sarkozy en tant que leaders de l'opposition.

  7. Cet article se construit avec vous !

    Vous avez un avis ou un bon lien à partager sur la question ? N'hésitez pas à le faire, nous mettrons à jour cette page.