Publié à 15h51, le 14 décembre 2012 , Modifié à 16h18, le 14 décembre 2012

Hollande répond à Montebourg : "nous avons à composer avec le réel"

IDÉOLOGIE - Le président de la République répond lui-même à Arnaud Montebourg ce vendredi 14 décembre que le socialisme n'a pas été colonisé par le libéralisme mais que c'est plutôt le hollandisme qui doit "composer avec le réel qui n'a pas adhéré au socialisme". 

Vous n'avez rien compris ? On remonte le fil. 

Lundi 10 décembre, le ministre du Redressement productif s'était lâché devant une dizaine de journalistes sur le dossier Florange et avait déploré que le socialisme se soit laissé, ouvrez les guillemets, "colonisé par le reaganisme". 

"Pensez vous comme lui que le reaganisme et le libéralisme ont gangréné le socialisme?" a donc demandé la presse au chef de l'État lors de sa conférence de presse à Bruxelles, ce vendredi.

Le chef de l'État commence par faire une pirouette chronologique

Nous parlons d’une période que les plus jeunes n’ont jamais connu donc je ne m’adresse pas qu’aux moins de vingt ans [sic] mais à tous [Ronald Reagan ayant été président des Etats-Unis dans les années 1980].

Nous avons à construire une voie originale, toujours, parce que nous sommes la France, nous avons des principes et des valeurs qui nous obligent.

François Hollande poursuit, sans citer son ministre mais en lui répondant sur le fond, à l'aide d'un exemple d'actualité, qu'il est bien socialiste mais qu'il doit "composer" avec la réalité

Maintenant, et j'en fais l'experience dans ce conseil européen, sans en être surpris, nous avons à composer.

Composer avec d’autres qui ne partagent pas nos convictions mais qui sont sincèrement européens.

Et puis composer avec le réel qui n’a pas adhéré au socialisme pour autant. Le réel est là, il doit être travaillé,  transformé mais nous ne pouvons pas toujours en décider à sa place. Donc nous l'affrontons.

L’enjeu pour mon gouvernement est de pouvoir être capable de mettre la France au meilleur niveau.

"Il y aura une reprise de la croissance" a répété le chef de l'État assurant que la France ne faisait pas un "un effort vain" et n'était pas dans "une austérité que nous devrions accepter. Nous ne la voulons pas."