Les socialistes parisiens se saisissent d'une "agression homophobe" relayée sur Facebook

Publié à 15h42, le 08 avril 2013 , Modifié à 21h38, le 08 avril 2013

Les socialistes parisiens se saisissent d'une "agression homophobe" relayée sur Facebook
Capture d'écran du billet de blog de Jean-Christophe Cambadélis
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"Je condamne cette agression homophobe qui fait suite à plusieurs exactions intervenues ce week-end notamment au « Printemps des assoces » organisé par l’inter LGBT." 

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Le député socialiste Jean-Christophe Cambadélis réclame, sur son blog, que "toute la lumière soit faite" sur une agression, largement relayée sur les réseaux sociaux, dont raconte avoir été victime, sur son compte Facebook, un jeune homme, qui publie, à l'appui de son témoignage, une photo, particulièrement crue, le montrant couvert de blessures.

"Désolé de vous montrer cela", s'excuse le jeune homme, qui raconte avoir perdu plusieurs dents, et avoir des os cassés, après cette agression, déclenchée dans la nuit de samedi à dimanche au seul motif qu'ils "se tenaient la main" avec son compagnon.

Témoignant auprès des sites internet Rue89, puis FTVi, "Wilfred"établit un lien clair entre son agression et un climat plus général d'homophobie:

A Rue89, il explique

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C’est un acte politique. On montre ça “in your face” [au grand jour, ndlr].

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Si c’est un fait divers banal, il s’inscrit dans un contexte. Je suis hollandais. Je vis en France depuis 2003 et je suis très choqué de ce que je vois depuis cet été, avec le débat sur le mariage pour tous. Des responsables religieux, politiques, ont tenu des propos extrêmement violents.

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A FTVi, il dit:

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Cette agression banale à première vue s’inscrit dans un contexte où des responsables politiques et religieux ont tenu des propos très graves, même s'il faut rester très prudents tant que nos agresseurs n'ont pas été identifiés.

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L'entourage de Jean-Christophe Cambadélis, sollicité par le Lab, sous-titre le billet du député parisien en expliquant que le caractère homophobe de l'agression ne fait aucun doute, et que, couplé avec "les provocations haineuses dont le Printems des Associations de l'INter-LGBT ont été l'objet", cela "fait beaucoup sur un seul week-end".

>> Edit, 21h45: le maire de Paris, Bertrand Delanoë, ainsi que la député de la 5è circonscription de Paris, Seybah Dagoma, ont également réagi, lundi 8 avril, à cette agression.

Bertrand Delanoë dénonce un acteBertrand Delanoë raconte, lui, sa "colère et [sa] tristesse", dénonçant un "déchaînement de violence [...] profondément inquiétant et parfaitement inqualifiable".

Le maire de Paris, réclamant "que toute la lumière soit faite sur cet acte lâche et barbare, et que les auteurs soient rapidement interpellés et condamnés", fait un parallèle clair avec les débats sur le mariage pour tous. "Je déplore le contexte d’homophobie latente qui s’exprime à Paris et en France en marge des débats sur le mariage pour tous", écrit-il.

Seybah Dagoma, elle, évoque des "violences, insupportables et intolérables", et "forme le vœu que leurs auteurs soient rapidement identifiés et traduits devant la justice".

Contactée par Le Lab dans la matinée de lundi, la préfecture de police de Paris indique ne pas avoir reçu de dépôt de plainte pour l'heure, confirmant sur ce point le récit apporté par Wilfred auprès de Rue89 et FTVI.

Elle assure également, après sollicitation des différents commissariats parisiens susceptibles d'avoir été mobilisés, qu'aucune intervention n'a été enregistrée correspondant à une tel événement, samedi soir.

Rue89, pourtant, écrit que:

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Les policiers [ont expliqué] au couple qu'à une heure aussi tardive, "il vaut mieux prendre un taxi".

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>> Mise à jour, lundi 8 avril, 16h30: d'après les informations d'Europe 1, les deux victimes "ont porté plainte lundi en début d'après-midi", au commissariat du 19è.

Selon leur déposition, les faits se sont déroulés "vers 3h30, rue des Ardennes, à la sortie d'un anniversaire". Les deux victimes assurent avoir entendu: "Tiens, y'a des pédés", mais n'ont "pas été capables de décrire leurs agresseurs ni même d'indiquer leur nombre". 

Du rab sur le Lab

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