Jean-Christophe Cambadélis met en garde Manuel Valls contre les "tentations" social-libérales

Publié à 12h39, le 28 août 2014 , Modifié à 13h16, le 28 août 2014

Jean-Christophe Cambadélis met en garde Manuel Valls contre les "tentations" social-libérales
Jean-Christophe Cambadélis, le 14 mai 2014 © IP3 PRESS/MAXPPP

"LIGNE JAUNE" ? - Ni le destinataire ni l'objet exact de l'avertissement ne sont précisés, mais l'idée générale est plutôt claire. Jean-Christophe Cambadélis met Manuel Valls en garde contre certaines "tentations" social-libérales, dans un entretien au Monde, jeudi 28 août. 

Pour le Premier secrétaire du Parti socialiste, "le social-libéralisme ne fait partie ni de notre vocabulaire ni de notre tradition". Alors gare aux idées par trop libérales qui pourraient émaner du gouvernement, dans la poursuite de sa politique économique.

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Je me suis opposé fermement à certaines dérives à la gauche du Parti socialiste. Je pourrais le faire vis-à-vis d'autres tentations.

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Un avertissement qui intervient alors qu'à peine deux jours après la nomination du nouveau gouvernement, l'exécutif doit faire face à une polémique estivale sur les 35 heures. À l'origine de la bombe, Emmanuel Macron, nouveau ministre de l'Économie. Dans une interview accordée au Point avant sa nomination, ce dernier indique en effet ne pas être opposé à l'idée de revenir sur la durée hebdomadaire de travail, via des accords majoritaires internes aux entreprises ou aux branches. Entre temps, Matignon a indiqué que le gouvernement n'avait "pas l'intention" de s'emparer du dossier.

"Pour le premier secrétaire du PS, M. Montebourg ne fixait pas la ligne économique du gouvernement et il n'y a pas de raison que M. Macron la fixe davantage", écrit Le Monde. Avant l'université d'été du PS à La Rochelle, ce week-end, le patron du parti fait donc passer son message quant au remaniement annoncé à la surprise générale lundi 25 août :

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Cette crise était inutile au regard des difficultés et des doutes que connaissent les Français.  Nous sommes dans une conjoncture de décomposition politique. Et la gauche s'étiole, se désole, voire s'affole. Fallait-il y ajouter une crise de l'exécutif ? Je ne le pense pas. Faut-il pour autant que la fermeté soit synonyme de fermeture ? Je ne le pense pas non plus.

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Il s'agit là de sa première prise de parole personnelle sur le changement de gouvernement. Durant le remaniement, le PS a en effet publié plusieurs communiqués, mais aucun signé de la main de Jean-Christophe Cambadélis, comme le rappelle Marianne.

Dans Le Monde, "Camba" appelle également "tous les socialistes à ne pas surjouer leurs différences", en vue de ce grand rassemblement de famille qui s'annonce quelque peu tendu. Les socialistes vont devoir apprendre à "surmonter leurs divergences", prévient-il ajoutant que la gauche doit "dialoguer, mais ne pas s'affronter." Et tandis que 200 députés socialistes ni "godillots" ni "déloyaux" ont signé un appel de soutien au gouvernement et à François Hollande ce jeudi, le successeur d'Harlem Désir joue de toute son habileté sémantique pour calmer, en trois phrases, les esprits échaudés de tous bords :

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Le PS doit être le lieu du débat. Je ne serai jamais pour la discipline des consciences, pour un Parti socialiste caserne. Je me porte garant des débats, mais je ne saurais accepter qu'ils aient pour but de renverser le gouvernement.

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Il y a 10 jours, Jean-Christophe "Jedi" Cambadélis s'était déjà opposé à Thierry Mandon, secrétaire d’État à la Réforme de l’État et à la Simplification, qui avait remis sur le tapis le sujet des seuils sociaux en entreprise. Une remise en cause "ni urgente ni pertinente", avait tranché le patron du PS.

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