Invité de Viens dîner dans ma cité sur France 4 le 28 février, Jean-Luc Mélenchon, pourtant en guerre contre les clichés sur la cité, a fustigé certains jeunes et leurs "tenues d'Afghan".
L'émission, qui rassemble personnalités politiques, artistes, sportifs et habitants du quartier autour d'un dîner, se déroulait à Vitry-sur-Seine, sur invitation du chanteur Mokobé, fondateur du groupe 113. Lancée par l'animateur, la discussion part sur l'affirmation identitaire des jeunes dans les quartiers populaires, souvent par la religion.
Grand partisan de la laïcité, Jean-Luc Mélenchon commence à expliquer que, selon lui, "la plupart des croyants ne demandent rien et ne souhaitent pas le mélange du religieux et du politique". Sauf certains qui se reconnaitraient à leur "tenue d'Afghan" :
La plupart des gens vivent leur foi, ne cherchent pas à embêter les autres, ne se déguisent pas.
Car moi j’ai déjà dit à des jeunes que j’ai croisé : "C’est quoi ta tenue ? Tu sors d’où ? Pourquoi tu te déguises en Afghan ?"
Tu peux croire en Dieu sans te déguiser en Afghan !
Puis poursuit, lorsqu'on l'invite à expliquer ce qu'est un "déguisement d'Afghan" :
Pour moi un déguisement c’est se foutre une calotte sur la tête, passer sa journée avec la tenue d’Afghan...
Je n’aime pas le côté ostentatoire et le "je suis là pour te surveiller et te donner mauvaise conscience". Tu peux être croyant et ne pas avoir besoin d’humilier les autres.
Etonné, le chanteur Mokobé sous-entend que Jean-Luc Mélenchon tombe-là dans les clichés véhiculés par les médias et que la djellaba - tenue certes portée en Afghanistan mais surtout dans toute l'Afrique du Nord et dans la péninsule arabique - n'est pas le "déguisement" décrit par l'homme politique :
Par rapport à la djellaba, les médias c’est ce qu’ils veulent donner, l’image de l’Afghan, du terroriste ou je ne sais pas quoi …
Ce n’est pas parce que tu passes ta journée en djellaba que tu te déguises. Il y a des gens qui se sentent bien comme ça.
En désaccord, Jean-Luc Mélenchon poursuit l'échange, précisant qu'il ne vise pas ici l'islam et que sa réflexion vaut pour toutes les religions :
Il ne faut pas dire que ce n'est qu’une apparence, ce n'est pas vrai. Il y a une manière de vouloir afficher des choses qui n’arrange rien.
Plus tôt dans la conversation, Jean-Luc Mélenchon avait à l'inverse plaidé pour la fin des clichés sur la question religieuse et l'image de musulmans forcément prosélytes :
Il y a une vision : musulman ou basané = islamiste = personne qui veut foutre de la religion partout.
Ce n'est pas vrai, ça ne se passe pas du tout comme ça !
>> L'intégralité de l'émission est à revoir par ici.