EDITO – Olivier Duhamel évalue le pire et le meilleur de la campagne de Nicolas Sarkozy.
Sarkozy a évité le pire sans réussir le meilleur
Jamais président sortant n'avait engagé une campagne électorale dans des conditions aussi défavorables. Parce qu'il a battu les records d'impopularité en fin de mandat. Parce qu'en ces temps de crise, les sortants ont toujours et partout été battus (sauf Merkel en 2009).
Il pouvait donc craindre le pire. Le pire lepéniste, un 2002 bis à l'envers. Marine Le Pen la devançant au 1er tour. Un temps, elle l'a talonné. En allant sur son terrain, il l'a évité.
Le pire centriste, un 1974 bis. Le candidat néo-gaulliste (Chaban alors, lui aujourd'hui) distancé par le candidat néo-centriste (Giscard alors, lui aujourd'hui). En étant encore président, il l'a évité.
Mais il semble avoir raté le meilleur, remonter son retard sur Hollande, le distancer nettement au 1er tour, le rattraper au second.
Pourquoi ? Parce qu'à trop se soucier du pire, il a fait une campagne frénétique et incohérente, au lieu de se concentrer sur le meilleur.