La droite parisienne ulcérée après l'adoption, en Conseil de Paris, d'un voeu sur la transformation du siège de l'UMP en logements sociaux

Publié à 14h07, le 17 décembre 2014 , Modifié à 14h11, le 17 décembre 2014

La droite parisienne ulcérée après l'adoption, en Conseil de Paris, d'un voeu sur la transformation du siège de l'UMP en logements sociaux
Anne Hidalgo et Pierre-Yves Bournazel © Montage Le Lab via Reuters et Maxppp

Ce ne sera pas la première escarmouche entre la droite parisienne et Anne Hidalgo. Mais celle-ci aura vraisemblablement du mal à s'apaiser. Le Conseil de Paris a adopté, mercredi 17 décembre, un vœu déposé par le groupe communiste proposant qu'une réserve pour du logement social soit inscrite sur la parcelle accueillant le siège de l'UMP à Paris. Le vœu, qui n'est pas contraignant, a notamment reçu la voix de la maire PS de la capitale et des groupes socialiste et communiste, mais pas celles des groupes écologiste et radical, qui n'ont pas pris part au vote.

Une telle réserve (dite "LS 100") signifie concrètement que "quand un permis de construire sera déposé, il faudra que la parcelle soit dédiée à 100% à du logement social", expliquait Ian Brossat, maire-adjoint (PCF) au logement, le 9 décembre. La vente du siège de la rue de Vaugirard par l'UMP a notamment été défendue par Nathalie Kosciusko-Morizet, mais rien n'a encore été décidé.

Joint par Le Lab, Pierre-Yves Bournazel est scandalisé. Pour le conseiller UMP de Paris, la ville demande ainsi "la disparition physique d'un parti politique en lui ôtant son siège, c'est-à-dire son lieu de travail". Il dénonce des méthodes "anti-démocratiques" :

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C'est vouloir affaiblir un parti, l'empêcher de travailler. Utiliser les moyens d'une collectivité pour exercer des pressions sur des mouvements qui représentent l'expression publique, c'est anti-démocratique. Les partis politiques sont protégés par la Constitution. C'est une atteinte à la liberté d'expression, au pluralisme, ce sont des méthodes qui n'existent pas en démocratie.

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"On peut le prendre en rigolant, mais la maire de Paris n'est pas là pour être un amuseur public", estime-t-il. Tête de liste dans le 18e arrondissement lors des dernières municipales, il juge qu'Anne Hidalgo a par ce vote "déshonoré" sa fonction :

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C'est une faute très, très importante de sa part. Elle est censée être garante de l'intérêt général, s'assurer du respect des libertés. Elle n'est pas à la hauteur de Paris. Vous imaginez Jacques Chirac ou Bertrand Delanoë faire ça ? Jamais. Ils ne s'y seraient jamais abaissés.

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Du côté du groupe UMP au Conseil de Paris, on considère que si le parti décidait de vendre son siège, il perdrait "environ 30%" de la valeur du bien. "Seul un bailleur social pourrait racheter la parcelle, indique-t-on. Pour les terrains réservés à du logement social, le prix est généralement amoindri de 30%." Ce qui reviendrait à "spolier les adhérents", affirme-t-on encore. 

Contactée par Le Lab, Anne Hidalgo n'a pas souhaité réagir, son équipe préférant ne pas alimenter "la surenchère de propos excessifs et la politique de caniveau" mais se concentrer sur "le fond". Son adjoint en charge du Logement, Ian Brossat, estime cependant que les élus UMP "ne sont jamais contents quand on fait du logement social, que ce soit là où ailleurs". Il ajoute :

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Dans ce quartier du 15e arrondissement, il n'y a que 3% de logement social. Il n'y a donc rien d'aberrant à transformer certains des espaces de bureaux en logement social.



Par ailleurs, personne n'expulse l'UMP de son siège, puisque cette parcelle ne sera consacrée à du logement social qu'à partir du moment où un permis de construire sera déposé.

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