Publié à 12h20, le 22 septembre 2012 , Modifié à 12h55, le 22 septembre 2012

La "réaction de hérisson" du groupe socialiste face aux jeunes députés

RECADRAGE - C'est le choc des générations au sein du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. Après le tir du premier ministre, trois députés socialistes critiquent ouvertement leurs petits camarades dans les colonnes du Figaro, ce samedi 22 septembre.

Des jeunes députés socialistes qui ont notamment publié une tribune afin de mettre la pression sur François Hollande pour qu'il applique au plus vite sa promesse de campagne sur le droit de vote des étrangers. Têtes les plus visibles parmi les jeunes rebelles : celle de Razzy Hammadi, mais aussi Jérôme Guedj, Pouria Amirshahi et Pascal Cherki.

"Ils reproduisent des postures et des tonalités qu'ils tenaient au PS" déplore le député du Finistère Jean-Jacques Urvoas. Celui qui est aussi président de la névralgique commission des lois de l'Assemblée va plus loin "ils ne parlent pas au nom de la nation mais au nom d'une motion. Ils s'enivrent de leur propre discours! Le groupe a une réaction de hérisson."

Pour le député du Gers, Philippe Martin "ils ont d'abordété accueillis avec bienveillance. Ils apportaient de la fraîcheur et venaient de battre des types de droite qu'on rêvait de voir battus. Puis, il y a eu une bascule. Les plus anciens, qui ont ramé quinze ans dans l'opposition, sont agacés par ces jeunes qui veulent tout, tout de suite. Ça crée un malaise dans le groupe."

Le député de Seine-Maritime Guillaume Bachelay, proche conseiller de François Hollande pendant la campagne et futur numéro 2 du PS, se fait lui aussi cinglant, dans les colonnes du Figaro : "Je suis de l'école de ceux qui veulent apprendre leur métier. C'est normal d'être impatient, gourmand d'action mais il faut toujours s'inscrire dans le collectif. Être dans le vent, c'est avoir un destin de feuille morte." Une citation de Jean Guitton utilisée, en son temps, par Jacques Chirac.

"Qu'ils grandissent un jour" s'agaçait  jeudi Jean-Marc Ayrault à Dijon, en s'adressant à l'aile gauche du PS qui s'apprête à voter contre son paquet européen, à l'image de Razzy Hammadi, et critique la désignation de Harlem Désir comme premier secrétaire du parti.