ANCIEN COMBATTANT - Le socialiste Erwann Binet n'est certainement pas le plus expérimenté des députés. Agé de 43 ans, il a été élu à l'Assemblée pour la première fois en 2012. Mais il a tout de même déjà accumulé un petit bagage, notamment en tant que rapporteur du projet de loi sur le mariage homosexuel. Une expérience du travail parlementaire qui lui procure une certaine assurance, à l'heure où il endosse de nouveau ce rôle central sur un autre texte (déjà) polémique : celui sur le droit des étrangers.
Auprès de L'Opinion lundi 20 juillet, l'élu de l'Isère semble prendre cette nouvelle désignation en tant que rapporteur avec philosophie :
"J’ai fait le mariage pour tous, je peux tout faire !
"
La mesure phare du texte porté par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, est la création d’un titre de séjour pluriannuel pour éviter aux étrangers en règle des passages répétés et anxiogènes en préfecture.
"Je souhaite un débat serein, sérieux", dit encore Erwann Binet, fustigeant le manque d'entrain de l'opposition sur le sujet : "En commission des Lois, il n’y avait personne. J’aimerais croire que c’est leur manière à eux de rendre le débat serein". On peut d'ores et déjà affirmer qu'il risque d'être déçu. Lors de son point presse hebdomadaire, la porte-parole de Les Républicains Lydia Guirous a ainsi accusé la majorité de chercher à "aider leurs amis du FN à se relever" avec le début de l'examen du texte, ce lundi :
"C'est le mois de juillet, les Français sont en vacances, pour ceux qui en ont les moyens. L'attention est moindre donc on essaie de faire passer ce texte. Est-ce une façon de réveiller le FN en difficulté en ce moment ? On peut se poser la question si les socialistes ne sont pas en train d'aider leurs amis du FN à se relever.
"
Présenté en conseil des ministres il y a tout juste un an, le débat sur le projet de loi sur le droit des étrangers a été repoussé plusieurs fois pour permettre l'adoption d'autres textes jugés prioritaires par l'exécutif (loi Macron, loi renseignement, réforme du droit d'asile, etc.).
De son côté, le député LR Guillaume Larrivé sera le principal orateur de l'opposition sur ce texte et entend proposer un véritable contre-projet.
Marine Le Pen, elle, appelle à s’opposer à ce qu'elle présente comme une "loi criminelle".