La visite d'Axelle Lemaire dans l'entreprise Creads fait des remous dans le milieu du design

Publié à 18h57, le 28 mai 2014 , Modifié à 16h36, le 30 mai 2014

La visite d'Axelle Lemaire dans l'entreprise Creads fait des remous dans le milieu du design
Maxppp

BAD BUZZ - Jusqu'alors, Axelle Lemaire faisait plutôt consensus dans son domaine, mais l'unanimité, c'est terminé. La secrétaire d'Etat au Numérique essuie ses premières critiques depuis son arrivée au gouvernement après avoir effectué une visite dans les locaux de l'agence française Creads.


Présentée comme la "première agence de communication participative en France" dans son communiqué de presse, Creads est surtout, selon des professionnels du design, une machine à détruire de l'emploi. Une partie des activités de l'entreprise repose en effet sur le principe du "crowdsourcing" : Creads met un projet en compétition auprès de sa communauté, mais ne rémunère qu'un "podium de créatifs", selon ses propres mots - manière polie de dire qu'une partie des personnes qui soumettent leurs créations ne sont pas payées.


Axelle Lemaire n'a pourtant rien à reprocher à Creads lorsqu'elle leur rend visite, si l'on en croit ses propos rapportés dans un communiqué :


Les politiques ont besoin d’être davantage à l’écoute des startups. Il est plus que nécessaire de lutter contre la morosité ambiante. Creads a un rôle d’exemplarité à jouer. Vous êtes la France qui gagne. Il faut le faire savoir !


Il suffit de faire un tour des mentions d'Axelle Lemaire sur Twitter pour mesurer l'impopularité de la visite :




Alors que le PDG de l'entreprise estime dans une interview que "l'important, c'est de participer", certains blogueurs décrivent Creads comme "la gangrène du créatif", tous outrés de voir la ministre louer ainsi une entreprise qui, selon eux, ne paye pas toutes les personnes qui contribuent à sa production

Sans aller jusqu'à remettre directement en question l'opportunité de la visite, le cabinet d'Axelle Lemaire explique au Lab :

C'est un visite comme tant d'autres, ça ne signifie pas qu'on n'est pas attentifs à ce que la révolution numérique ne se fasse pas au détriment de l'emploi, qu'elle soit aussi une révolution sociale.

L'initiative d'un échange, annoncé par Creads sur son blog, est, du coup, accueilli plutôt favorablement. Sans pour autant imaginer que la secrétaire d’État du numérique participe aux échanges.

Interpellée sur cette visite, Axelle Lemaire a invité les contestataires à venir à son ministère pour discuter de la situation :

Edit, 20h15, mercredi 28 mai : ajout de la réaction du cabinet d'Axelle Lemaire.
Edit, 11h40, vendredi 30 mai : plusieurs changements de formules ont été opérées pour décrire Creads et son modèle.

Edit 16h35, vendredi 30 mai : ajout du tweet d'Axelle Lemaire

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