"Les troupes de Bachar, mais surtout le Hezbollah et les iraniens, avec des armes russes, ont repris un terrain considérable." Voilà le constat fait par Laurent Fabius, ce mercredi sur France 2, au sujet du dossier syrien. Le conflit est "déséquilibré", martèle-t-il, appelant à armer les "résistants" et dénonçant de fait le rôle de l'Iran et surtout de la Russie.
Si les troupes de Bachar al-Assad atteignent Alep, dans le Nord du pays, le ministre des Affaires étrangères craint que cela compromette la solution politique, qu'il avait notamment défendu dans un entretien accordé au Monde.
Un rééquilibrage en faveur des rebelles est nécessaire en Syrie, a-t-il estimé. Et explique pourquoi :
Pour que les soldats de la résistance puissent se défendre, ils ont besoin d'armes. Bachar lui a des avions, plus de 500, des canons puissants, il a utilisé des armes chimiques.
Laurent Fabius a toutefois montré une certaine prudence et précisé que la France respecterait la règlementation européenne qui indique que des "armes puissantes" peuvent être livrées à partir du 1er août. "Pour l'instant, nous n'avons pas encore décidé", a-t-il souligné.
En revanche, pour Laurent Fabius, pas question d'envoyer des troupes. Cela serait "une catastrophe", considère le patron de la diplomatie française :
Personne ne demande qu'il y ait un envoi de troupes au sol en Syrie, ça serait une catastrophe, il faut que les résistants puissent avoir les moyens de se défendre.
Par ailleurs, il a lié le conflit syrien au dossier sur le nucléaire iranien. D'après lui, si l'Iran "met la main" sur la Syrie, il sera impossible pour la communauté internationale d'exiger au pays de Mahmoud Ahmadinejad d'abandonner ses projets d'obtenir l'arme nucléaire.
Notre position est de dire que si on n'est pas capable d'empêcher l'Iran de prendre la main sur la Syrie, quelle crédibilité aura-t-on en exigeant qu'elle n'ait pas l'arme atomique ? Tout est lié.