Le député Jean-Pierre Maggi se défend de quitter le groupe PS pour satisfaire Jean-Noël Guérini

Publié à 21h27, le 06 janvier 2015 , Modifié à 21h31, le 06 janvier 2015

Le député Jean-Pierre Maggi se défend de quitter le groupe PS pour satisfaire Jean-Noël Guérini
Jean-Pierre Maggi © Montage Le Lab via Page Facebook de Jean-Pierre Maggi

Il est celui par qui le Parti socialiste perdra - plus tôt que prévu - sa majorité absolue à l'Assemblée nationale. Jean-Pierre Maggi a en effet l'intention de rallier le groupe des radicaux de gauche, faisant de fait passer les effectifs socialistes au Palais Bourbon de 289 à 288 députés. Il le confirme mardi 6 janvier sur son blog, comme l'a repéré Le Scan

Dans ce post, l'élu des des Bouches-du-Rhône veut cependant "rectifier un certain nombre d’informations publiées dans la presse ces derniers jours, visant [son] positionnement en tant que parlementaire." Il affirme tout d'abord ne pas avoir envoyé de courrier à Claude Bartolone et Bruno Le Roux, respectivement président de l'Assemblée et patron des députés socialistes. Début janvier, Le Point affirmait que Jean-Pierre Maggi avait écrit au premier pour lui faire connaître sa décision, arguant, toujours selon l'hebdomadaire, que le second faisait preuve de "mépris" envers les "députés de base". 

"De telles déclarations sont préjudiciables, elles véhiculent des informations fausses ou tronquées, qui touchent des personnes non concernées", se défend-il aujourd'hui avant d'exposer ce qu'il présente comme ses véritables motivations :

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J’ai pris la décision de quitter le groupe socialiste afin de marquer ma désapprobation vis-à-vis de la Réforme Territoriale et la création de la Métropole Aix-Marseille. Elle est personnelle, et elle est liée à ma conviction profonde que nous devons travailler à la construction d’une future Métropole bâtie par les élus locaux et non imposée par le gouvernement, sans aucune garantie, ni simulations préalables.

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La réforme territoriale et la métropole : deux sujets chers à Jean-Noël Guérini, ancien membre du PS lancé dans sa propre aventure avec son parti, "La Force du 13", en vue des prochaines départementales. D'où l'idée d'un rapprochement avec celui qui prépare actuellement un livre pour dire "sa vérité" et défie la rue de Solférino. Le Canard Enchaîné écrit ainsi, dans son édition du 7 janvier, que le ralliement de Jean-Pierre Maggi au groupe Radical "est une nouvelle escarmouche  dans le cadre de la guerre que se livrent le PS marseillais et son ancien mentor, Jean-Noël Guérini."

Là encore, le député dément, dans les colonnes de La Provence cette fois :

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J'ai lu et entendu que mon changement de groupe était destiné à donner des gages à Jean-Noël Guérini dans la perspective des prochaines élections départementales, mais c'est de l'affabulation. D'abord parce que je n'ai pas de gages à donner à Jean-Noël Guérini. Ensuite parce que j'ai toujours défendu la même ligne pour ces élections, à savoir priorité aux sortants de gauche, qu'ils soient ou non proches de Jean-Noël Guérini.

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Jean-Pierre Maggi n'est, en outre, pas le seul socialiste à envisager un départ du groupe. Le député du Morbihan Philippe Noguès, socialiste qui a le moins soutenu les textes du gouvernement, avec 31,57% de votes pour, selon les calculs du Parisien, y songe également. 

Des défections qui pourraient venir s'ajouter à une probable défaite électorale lors de l'élection législative partielle dans la 4ème circonscription du Doubs, début février. Un scrutin qui doit désigner le successeur de Pierre Moscovici à l'Assemblée, et lors duquel le Front national espère bien gagner son troisième siège de député

Sur son blog, Jean-Pierre Maggi répète néanmoins son soutien au gouvernement et son attachement à ses "convictions de gauche" :

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J’ai l’intention de quitter le groupe socialiste physiquement, mais non idéologiquement.Je reste un élu de gauche, profondément ancré dans mes convictions de gauche.



Je soutiens et soutiendrai le Gouvernement, comme je le fais depuis ma prise de fonction en 2012. Je suis favorable à la grande majorité des réformes nationales dont notre pays a besoin pour pouvoir enfin sortir de la crise et revenir à plus de prospérité.

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