L'enterrement du droit de vote des étrangers aux élections locales a fait l'objet de toutes les rumeurs. Najat-Vallaud Belkacem les a confirmées ce 23 octobre sur Radio Classique : la porte-parole du gouvernement dit tout haut ses "doutes" sur la faisabilité de la réforme avant les prochaines élections en 2014.
Dès début septembre, le Canard enchaîné expliquait pourquoi François Hollande était en train de reculer sur la question. "C'est une réforme constitutionnelle et, pour l'instant, nous ne disposons pas d'une majorité des trois cinquièmes pour la faire adopter", aurait-alors dit le président.
Le 20 octobre, des informations de Libération sont venues confirmer en off l'information. En l'état actuel des choses, et avec la nécessité de réunir une telle majorité, la réforme ne passe pas. D'où cette réflexion d'un ministre anonyme :
Aujourd’hui, on peut très bien décider de soumettre la loi au vote, mais on est assuré d’échouer. On ne va pas y aller juste pour se donner bonne conscience. Ce serait absurde.
Jusqu'ici donc, que de l'informel et rien d'officiel. Situation à laquelle la porte-parole du gouvernement vient de remédier. Sur Radio Classique ce 23 octobre, Najat Vallaud-Belkacem avance clairement qu'un vote des étrangers en 2014 aux élections locales est "compliqué" et explique pourquoi le gouvernement est en train de reculer :
Ce qu’ont dit le président de la République et le Premier ministre, c’est qu’il fallait créer les meilleures conditions avant d’ouvrir ce débat et qu'il fallait dépassionner les choses pour éviter de partir sur la caricature permanente. Et faire que les parlementaires soient peu à peu convaincus de l’utilité de la réforme.
Est-ce qu’ils le seront pour que le droit de vote des étrangers soit applicable en 2014 ?J’avoue avoir quelques doutes puisqu’il faudrait l’adopter d’ici le printemps 2013.
Devant cette impossibilité de réunir une majorité suffisante, et sans évoquer l'option du référendum, Najat Vallaud-Belkacem émet donc de serieux doutes sur la faisabilité de la réforme dès 2014. La porte-parole prend soin de préciser tout de même que "si les esprits étaient prêts", la loi pourrait revenir à l'agenda :
Ca me semble compliqué. Maintenant, ce n’est pas totalement exclu si nous sentions que l'opportunité se présentait et que les esprits étaient prêts.
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