Le multiplex du dimanche soir avec Marine Le Pen, Xavier Bertrand, Jean-Yves Le Drian, Christian Estrosi et Guillaume Peltier

Publié à 17h57, le 05 octobre 2014 , Modifié à 16h53, le 06 octobre 2014

Le multiplex du dimanche soir avec Marine Le Pen, Xavier Bertrand, Jean-Yves Le Drian, Christian Estrosi et Guillaume Peltier
Marine Le Pen, Xavier Bertrand, Jean-Yves Le Drian, Christian Estrosi et Guillaume Peltier © Reuters et MaxPPP

MULTIPLEX  POLITIQUE – Qui dit dimanche dit interviews politiques.  Au menu des entretiens dominicaux de ce 5 octobre, Xavier Bertrand dans C politique sur France 5, Jean-Yves Le Drian dans Le Grand Jury de RTL, Christian Estrosi dans le 18h politique de i>Télé, Marine Le Pen dans Tous politiques sur France Inter et Guillaume Peltier dans BFM Politique.

Comme chaque dimanche, le Lab se plie en quatre pour suivre ces différentes interviews et vous propose ses "morceaux choisis" au fur et à mesure de la soirée.

>> Xavier Bertrand dans C politique sur France 5



#MISS ST-QUENTIN

Xavier Bertrand répète à l'envi qu'il sera candidat à la présidentielle 2017 – ou du moins à la primaire de l'UMP. Même si devant lui se dressent Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Fillon. Mieux, pour lui, ces autres candidatures sont une chance car elles font de lui l'homme du renouveau, lui qui n'a été ni président ni Premier ministre.

Surtout il juge que son expérience en tant que maire de Saint-Quentin est une chance. Elle lui permet de voir la France mieux qu'ailleurs – et notamment de Bordeaux. Et quant aux trois autres, il prédit :

Ça nous promet un beau débat pour la primaire parce que la primaire ça ne sera pas un concours de beauté.

#MARIAGE POUR TOUS = 35H

Ce dimanche 5 octobre, lors du retour de la Manif pour tous, on a pu voir Xavier Bertrand. "Je n'ai pas pour habitude de me cacher", dit-il, précisant qu'il a beaucoup "discuté" avec les manifestants. Il en est convaincu, lui président il abrogera la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe. Et il a une raison :

La loi Taubira… pardon, l'engrenage Taubira nous amènera forcément à la PMA et la GPA. Vous pouvez retourner ça dans tous les sens, à partir du moment où il y a égalité parfaite entre les sexes [...] vous arriverez à la GPA et à la PMA.

Et vlan, au passage il tance Alain Juppé qui, dans Valeurs Actuelles en septembre a estimé que le mariage pour tous est un "acquis qui a été intégré par la société française". Xavier Bertrand établi un parallèle entre le mariage pour tous et les 35h :

C'est quoi le sens de l'histoire ? C'est la gauche qui écrit le sens de l'histoire ? Et quand j'entends certains de mes amis politiques dire 'ha bah on n'y peut rien vous savez, ça a été voté par la gauche'. Bah alors les 35h, on nous fait croire qu'on va revenir dessus ? 

#LA GUERRE

Face aux terroristes de Daech, Xavier Bertrand n'a qu'une seule réponse : la guerre. Il le dit avec des termes forts, "un langage guerrier" qu'il assume. "Ceux qui prônent le djihad, l'État islamique, ceux qui vont faire le djihad, ceux-là il faut les mettre hors d'état de nuire", commence-t-il.

Et le député UMP de parler du retour de ceux qui, Français, partent combattre en Syrie ou en Irak. "On prend des mesures pour rendre plus compliqué le départ mais s'ils veulent partir ils partiront", dit-il. Il propose :

Comme l'on fait les Anglais, il faut leur dire que s'ils reviennent c'est prison. […] Ce qui est en jeu c'est leur liberté ou la nôtre alors c'est la leur qu'il faut amputer. […] Il y a aujourd'hui des ennemis de l'intérieur en France, des gens qui sont ici qui cherchent le meilleur moment pour nous frapper. Alors il faut les frapper

>> Jean-Yves Le Drian dans Le Grand Jury RTL – LCI - Le Figaro



#VOCABULAIRE

Longtemps, les personnalités politiques - et notamment François Hollande - ont utilisé le terme d'"État islamique". C'est le nom que s'est donné l'organisation terroriste qui veut l'instauration d'un califat en Syrie et en Irak. Mais, depuis la mi-septembre, fini, terminé. L'exécutif parle désormais de "Daech" pour évoquer le mouvement djihadiste.

Mais pas Jean-Yves Le Drian. Le ministre de la Défense a plusieurs fois utilisé le terme d'État islamique lors du Grand JuryMais il l'a fait en lui apposant l'adjectif de "prétendu" État islamique. Une manière, comme pour les autres politiques, de signifier que le mouvement terroriste n'a rien d'un État et qu'il n'a rien de commun non plus avec l'islam. 

>> Christian Estrosi dans le 18h politique de i>Télé



#MON ZÉNITH

Où l'on parle de l'affaire Bygmalion. Christian Estrosi a au moins une raison de croire Nicolas Sarkozy : le Zénith de Nice. Pour lui, vu les tarifs généralement appliqués, il est impossible que la campagne 2012 du candidat de l'UMP ait pu couter 40 millions d'euros. Il l'explique ainsi :

Je connais un tarif, c'est celui du Zénith de Nice. Lorsqu'il est loué à la municipalité ou à n'importe quel chanteur, acteur, concertiste qui vient, le prix commercial c'est 80.000 euros. C'est à peu près celui qui est déclaré à la commission nationale des comptes de campagne des partis politiques et au Conseil constitutionnel.

Voilà pourquoi le maire de Nice a "toutes les raisons de croire que c'est le juste prix qui a figuré sur les comptes de campagne et que c'est une fausse facturation qui a été faite par Bygmalion à l'UMP". Il est donc normal pour lui que Nicolas Sarkozy n'ait pas été au courant. CQFD. 

#DIALOGUE SUR LA PMA ET LA GPA

En cette journée de Manif pour tous, Christian Estrosi se voit poser une question directe : qu'est-ce qu'une famille ? Une question courte mais à laquelle le maire de Nice a *un peu* de mal à répondre.

Il commence par parler de la baisse du quotient familial avant d'être repris par Audrey Pulvar. Il poursuit en parlant de la Manif pour tous puis en expliquant que Nice est la 2ème ville de France après Paris à avoir célébré le plus de mariages entre deux personnes de même sexe. Il est d'ailleurs persuadé que la droite ne reviendra "jamais" sur le mariage pour tous.

Ce qui l'amène à parler de GPA et de PMA. Sur ces sujets, Christian Estrosi réclame un "dialogue" :

Je ne suis pas suffisamment expert sur ce sujet mais c'est vrai qu'il y a des pays limitrophes de la France au sein de l'Union européenne qui le pratiquent et donc je souhaite qu'on regarde les choses de près et qu'il y ait un grand dialogue. […] J'aurais souhaité sur tous ces sujets, qu'on ait des missions d'information, une commission d'enquête, mais tout a été imposé par la brutalité. 

#AH BON C'EST MOI L'AUTEUR ?

Christian Estrosi a un trou de mémoire. Il oublie l'une de ses citations d'un livre qu'il a écrit en 2011, Le battement d'ailes du papillon (Pascal Galodé Editions). Et c'est Mickaël Darmon qui le lui fait remarquer :

-          Mickaël Darmon : Qui a écrit : 'Dans un système de plus en plus mondialisé, aux frontières de plus en plus floues, il est important de mesurer l'impact d'un projet en arrêtant la course effrénée aux profits et aux spéculations financières' ?


-          Christian Estrosi : C'est sans doute Nicolas Sarkozy


-          Mickaël Darmon : C'est vous, dans une livre que vous avez publié  en 2011. 

>> Marine Le Pen dans Tous politiques France Inter – Le Parisien

#AGRESSIVE MOI ?

Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien publié ce dimanche 5 octobre, 73% des personnes interrogées jugent Marine Le Pen agressive. Ce dont elle se défend, expliquant ce supposé trait de caractère par les attaques dont elle est la cible. Elle dit :

Vous devriez la prochaine fois poser la question aux gens de savoir s'ils ont le sentiment que je suis agressée.

Alors non, elle ne croit "pas du tout être agressive". "Je n'aime pas qu'on me marche sur les orteils. Je n'aime pas qu'on me méprise parce que quand on me méprise on méprise aussi mes électeurs, avance-t-elle. Je suis qui je suis. Je n'ai pas de 'spin doctor'. Je suis comme je suis. Les Français m'apprécient ou non."

#ON NE CHANGE PAS

Marine Le Pen tient à rassurer Jean-Marie Le Pen. Non, la présidente du Front national ne profitera pas du congrès du parti en novembre pour exfiltrer son père en supprimant la fonction de président d'honneur. Elle le promet : cette fonction étant dans les statuts du FN, Jean-Marie Le Pen sera toujours président d'honneur du FN en décembre. Et même après.

La présidente du Front national, qui peu avant avait assuré que l'épisode de "la fournée" était derrière eux, ajoute :

On peut avoir des divergences et on en a de temps en temps. Et je les exprime je crois.

#TEMPS DE PAROLE

Marine Le Pen se plaint de sa supposée faible présence médiatique. Et, quand on lui fait remarquer que le FN, comme les autres partis, a accès aux médias, l'ancienne candidate à la présidentielle voit rouge :

5% du temps d'antenne politique, monsieur. 5%. Si pour un parti qui représente entre 25 et 30% des électeurs vous trouvez que c'est correct, moi je trouve que ce n'est pas démocratique. […] Nous restons en-deçà ce que nous devrions avoir droit mais nous faisons avec et si vous n'entendez que nous, tant mieux.

Pourtant, au mois de septembre, Marine Le Pen est arrivée en tête des squatteurs des matinales. En mai, juin et août, c'était Florian Philippot, vice-président du FN.  

>> Guillaume Peltier dans BFM Politique



#EXPÉRIENCE

On renvoie souvent Guillaume Peltier à son passé au Front national de la jeunesse et MPF de Philippe de Villiers. Aujourd'hui, le cofondateur de la Droite forte assume son parcours même s'il reconnait des "excès". Mieux, il considère que cela lui permet de comprendre les électeurs frontistes. Il dit :

Je suis entré au Front national à l'époque comme simple militant parce que je considérais que le Front national posait un certain nombre de bonnes questions. Et j'en suis sorti parce que je me suis aperçu très vite qu'il apportait des mauvaises réponses. Et je veux dire aux Français 'moi je ne suis pas là pour porter un jugement sur votre désespérance, sur votre colère. Je peux comprendre que vous votiez Front national compte tenu d'une classe politique qui trop souvent ne tient pas ses promesses. Mais je vous dit que le Front national est une impasse'. 

Il répète également son admiration pour Philippe de Villiers, sans critique en revanche. 

#BYGMALION

Guillaume Peltier parle de l'affaire Bygmalion. Il le fait d'une manière classique pour un homme politique : en demandant à ce qu'on laisse la justice faire son travail. "Ce qui me gêne c'est que les journalistes se comportent en juges, les juges se comportent en politiques et les politiques – je fais même notre autocritique – se comportent en commentateurs ou chroniqueurs de choses qu'ils ne connaissent pas", dit-il. La prudence donc.

Je crois à une valeur qui est abîmée, parce que je ne crois pas à la justice américaine, je crois à la justice française, à la présomption d'innocence et au secret de l'instruction.

Un raccourci de la part de Guillaume Peltier car, contrairement à ce que beaucoup – et notamment politiques – affirment, la présomption d’innocence existe aussi aux États-Unis

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