Le multiplex politique du 8 mars avec Dati, Bertrand, Cosse et Bayrou

Publié à 18h14, le 08 mars 2015 , Modifié à 20h07, le 08 mars 2015

Le multiplex politique du 8 mars avec Dati, Bertrand, Cosse et Bayrou
Les invités du dimanche 8 mars 2015. © images France 5, RTL, France inter et BFMTV.

#MULTIPLEXPOLITIQUE - Au programme des interviews dominicales 8 mars, Rachida Dati sur France 5 dans C politique, Xavier Bertrand dans BFM Politique, Emmanuelle Cosse sur France inter dans Tous politiques et François Bayrou dans le Grand Jury sur RTL et LCI.

Comme chaque dimanche, Le Lab se plie en quatre pour suivre ces différentes interviews et vous en propose ses morceaux choisis au fur et à mesure de la soirée.



>> Rachida Dati sur France 5



 

#SHOCKING

Rachida Dati n'a pas *du tout* apprécié l'interview de Manuel Valls ce 8 mars au matin sur Europe 1 et iTélé. L'eurodéputée se dit "très choquée par ses propos". Dans son viseur, la "peur" du Premier ministre que "le pays se fracasse contre le Front national", sa volonté de "stigmatiser Marine Le Pen" et l'assurance qu'il restera Premier ministre après les départementales :

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Quand on est Premier ministre et quand on est au pouvoir, on n’a pas à avoir peur. Que notre pays se fracasse ? C’est pas des termes dignes d’un Premier ministre de la France ! (...)



Et la stigmatisation n’est pas notre rôle de responsable politique. C’est ça qui fait monter le FN. (...)



[Sur la volonté de Manuel Valls de rester Premier ministre] Quel mépris et quelle arrogance pour nos institutions. Jusqu’à preuve du contraire, c’est le Président de la République qui décide, enfin ! J’espère que François Hollande va lui demander de revoir ses propos. C’est au mépris des Français, c’est de dire : "quoi que vous votiez, ça ne changera rien pour moi".

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#SHOCKING (bis)

Décidément, Rachida Dati a une dent contre Manuel Valls. Interrogée sur les propos de Gérald Darmanin à l'encontre de Christiane Taubira (il l'a qualifiée de "tract ambulant contre le FN"), l'ancienne Garde des Sceaux commence par assurer que "venant de Gérald", qu'elle "connait bien", ce n'était pas une "attaque contre la personne" mais bien sur le fond. Puis elle enchaîne sur la réaction de Manuel Valls lors des questions au gouvernement. Ce dernier avait passé un sacré savon au jeune député. "Hystérique", tranche Rachida Dati :

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Ce qui me choque beaucoup plus [que les propos de Gérald Darmanin, ndlr] c’est l’hystérie de Manuel Valls dans une enceinte de la représentation nationale, comment il s’est déchainé sur Gérald Darmanin ! C’est honteux ! Moi je suis même surprise qu’il défende Madame Taubira qui a quand même rejoint les frondeurs lors d’une réunion récemment.

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>> Xavier Bertrand sur BFMTV



 

#FNPS

Il est toujours bien décidé à se présenter à la primaire de 2017. Alors, forcément, Xavier Bertrand n'est pas du genre à encenser Nicolas Sarkozy. Concernant la sortie du président de l'UMP sur le "FNPS ", le député lâche un cynique :

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 Je suis comme les Français, j’ai mis un peu de temps avant de comprendre exactement ... La formule, les slogans, c’est plus mon truc.

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Il n'en dira pas beaucoup plus sur le fond de la formule. Xavier Bertrand affirme en revanche qu'en cas de second tour opposant le FN au PS, il voterait blanc.



#TAUBIRA

Son dauphin, Gérald Darmanin, a qualifié Christiane Taubira de "tract ambulant pour le FN ". Xavier Bertrand le soutient à 100% et affirme qu'il aurait utilisé les mêmes mots. Le député renverse par ailleurs la situation et affirme que la véritable honte est la réponse de la ministre à Gérald Darmanin :

 

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Je pense qu’il a eu raison de le dire, il le pense et il n’est pas le seul à le penser. Ce n’est pas parce que nous sommes proches que je soutiens Gérald Darmanin. (...)



Les propos que Madame Taubira a tenus sur un député, "déchet de la pensée humaine" ... C’est pas à mettre sur le même plan ! Si un député de gauche avait été insulté comme ça par un ministre de droite, ça aurait été le lynchage ! Il y a un deux poids deux mesures.

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#TROP DE BOULANGER

Il y a eu la visite de NKM au boulanger qui voulait travailler 7 jours sur 7, la pétition lancée par l'UMP pour le soutenir, le post de blog de François Fillon pour lui apporter son soutien ... TOO MUCH, pour Xavier Bertrand qui estime ce 8 mars qu'on en fait "beaucoup beaucoup beaucoup" trop à propos de cet artisan. Et qui rappelle que le jour de fermeture dans la profession a été demandé par les boulangers eux-mêmes :

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[On en a fait] beaucoup, beaucoup, beaucoup ... ! Je n'ai pas vu le boulanger, j'ai vu ceux de chez moi. Il faut savoir deux choses : les boulangers doivent avoir un jour de fermeture. Qui a demandé ça ? La profession des boulangers, les artisans, pour éviter l'ultra domination des grandes surfaces. Voyons clairement avec les boulangers ce dont ils ont besoin. On en fait beaucoup beaucoup beaucoup ...

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>> François Bayrou sur RTL et LCI



#VALLS

Les mots de Manuel Valls contre le FN ("J'ai peur que mon pays se fracasse contre le FN") ne font décidément pas l'unanimité chez ses opposants. Après Rachida Dati, c'est François Bayrou qui juge que le "vocabulaire" du Premier ministre a été "inadapté" :

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Je trouve que le vocabulaire de la peur, de l'angoisse, ne devrait pas être le vocabulaire des gouvernants. (...) Je trouve que ce vocabulaire est absolument inadapté. C'est un débat qui n'apporte rien, sur fond de leçon de morale.

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Quant à la "stigmatisation" du FN préconisée par Manuel Valls, elle n'est pas davantage appréciée par François Bayrou : "si vous voulez faire monter le FN, vous faites ça. Vous allez à la télévision et vous dites : 'je vous stigmatise !'"



#FNPS

François Bayrou juge que ce n'est "jamais bon signe" de reprendre la formule des autres. A savoir, dans ce cas, le FNPS de Nicolas Sarkozy inspiré de l'UMPS du FN. Il ajoute, comme il l'a déjà fait cette semaine, que parler en permanence du FN est la meilleure pub que l'on puisse faire à Marine Le Pen :

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C'est jamais bon signe quand on va prendre les mots des autres, ça signifie toujours qu'on a un point de faiblesse assez grave.



Quand vous placez le FN matin, midi et soir, au centre du débat, vous lui apportez des contingents de voix ! Il n'y a pas de meilleur argument électoral que d'être celui dont tout le monde parle !

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>> Emmanuelle Cosse sur France inter



#VALLS

Pas de soutien des propos de Manuel Valls sur le FN chez ses opposants, et pas davantage chez ses alliés. La secrétaire nationale d'EELV regrette également ce dimanche les mots du Premier ministre qui tomberait dans le "sentimentalisme" au lieu d'user d'arguments concrets contre le parti de Marine Le Pen :

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Ces propos m’étonnent. Moi je suis inquiète en effet de voir le FN progresser, de voir de plus en plus d’électeurs se rapprocher d’eux. (…) Mais moi je n’ai pas peur, le FN n’est pas une fatalité.



Ce n’est pas par la peur et par l’angoisse qu’on répond ! Il faut leur répondre sur le terrain politique, en décryptant ce que propose le FN, en regardant les actions des élus FN notamment dans les communes ou au Parlement européen, ou à l’Assemblée, et d’avoir un débat et un combat politique. J’en ai assez qu’on ajoute des épouvantails, du sentimentalisme, au moment où il faut combattre.

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Elle demande à ce qu'on ait avec le FN "la même confrontation politique qu'avec les autres partis". Emmanuelle Cosse note par ailleurs qu'en cette période d'élection, les membres du FN sont bien davantage présents que les écolos dans les médias :

 

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Nous sommes beaucoup moins invités sur l’ensemble des médias que des leaders du FN qui, parfois électoralement, ne sont pas du tout présents  dans des institutions.

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#MOTUS ET BOUCHE COUSUE

Europe écologie-Les Verts est agité par un grand débat : faut-il rejoindre ou non le gouvernement socialiste après les départementales ? La patronne du parti a toujours pris soin de ne pas trancher cette question. Elle poursuit ce dimanche. Alors qu'on a pu lire dans le Journal du dimanche du jour que François Hollande veut la voir rentrer au gouvernement , Emmanuelle Cosse reste particulièrement vague sur leurs éventuelles rencontres : "Je parle à tout le monde dans ce pays."

Quant aux conséquences d'un écologiste rejoignant le gouvernement - par exemple Jean-Vincent Placé - sans l'accord du parti, Emmanuelle Cosse ne veut pas non plus s'avancer :

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Je ne peux pas vous dire. Objectivement je ne sais pas, je pense que ça créerait un grand débat dans le parti.

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