L'Europe de la Défense a encore du chemin à faire. C'est le point de vue de la majorité qui a critiqué ce mardi 10 décembre la faiblesse de l'Union européenne dans ce domaine.
Dans un discours sur l'intervention en Centrafrique, Jean-Marc Ayrault a mis en lumière les limites de la politique européenne de défense. Il a assuré qu'en Centrafrique étaient "en passe de se constituer des interventions des Pays-Bas, de la Belgique, de la Grande-Bretagne et, sur le plan logistique, de l'Allemagne". Mais s'interroge sur l'existance d'une politique européenne dans ce domaine :
Il est vrai que la question d'une politique de défense est plus que jamais posée.
(...)
Non pas que la France demande qu'on prenne ses responsabilités à sa place mais au moins qu'il y ait une stratégie, une vision globale, une organisation globale.
Pour le chef du gouvernement, "il y va de la cohérence et de la crédibilité de l'Europe".
Plus tôt, le groupe socialiste a déploré l'action de l'Europe sur le sujet. La porte-parole des députés socialistes, Annick Lepetit, a explique ce mardi 10 décembre que l'Europe était "une nouvelle fois aux abonnés absents" :
Où est l'Europe ? Où sont ses troupes ? Où est son aide ? Une nouvelle fois l'Union européenne est aux abonnés absents.
Et la députée de Paris fait le lien entre cette Europe qu'elle juge inexistante et l'euroscepticisme :
Et nous pouvons comprendre l'amertume de nos compatriotes qui en ont assez, qui ne comprennent pas toujours, pourquoi leur pays est le bouclier et le payeur.
Le groupe socialiste à l'Assemblée nationale réclame "une franche explication" avec ses partenaires au prochain sommet européen de la semaine prochaine sur la prise en charge du coût de ces opérations militaires.
Annick Lepetit juge que les dépenses de la France dans ces opérations militaires doivent être supportée de manière collective par l'Europe ou que ses déficits doivent être recalculés :
Soit l'investissement que la France consacre à la sécurité commune est pris en compte dans le calcul de ses déficits, soit l'Europe accepte de mutualiser le financement des opérations extérieures comme le propose d'ailleurs François Hollande.
(...)
Dans tous les cas de figure, la France ne doit plus payer deux fois le prix du sang. C'est aussi ça la solidarité de l'Europe.
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L'exigence des institutions envers la France ne peut pas toujours être dans le même sens. Puisque nous sommes dans l'idée de partage et de solidarité, il faut que l'Europe se fasse entendre. Pour cela, il faut peut-être inverser la tendance majoritaire des pays européens.