A LA LETTRE - Le projet d'accord sur l'emploi trouvé le vendredi 11 janvier par les partenaires sociaux sera "transposé fidèlement" par les parlementaires socialistes.
Le chef de file du groupe PS, Bruno Le Roux, et le porte-parole du parti socialiste, David Assouline, l'ont assuré d'une même voix ce 14 janvier, avertissant ainsi députés et sénateurs qu'il n'auront pas de liberté d'action sur le sujet.
Gouvernement et parlementaires vont mettre en oeuvre l'accord trouvé par le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC et CFE-CGC) sans ajout ni suppression.
Il s'agit-là de montrer que la majorité respecte fidèlement la logique de la "concertation" pronée par le gouvernement.
David Assouline a ainsi expliqué lors de son point presse hebdomadaire :
Le PS veut qu'il y ait une transposition fidèle, sur la partie négociée entre partenaires sociaux, qui ne déséquilibre pas l'accord. Parce que nous pensons qu’il est important et positif pour les salariés.
Le PS demande à l’ensemble de ses parlementaires de porter et d’adopter une transposition fidèle de l’accord obtenu entre partenaires sociaux.
Même discours de la part de Bruno Le Roux ce 14 janvier sur i>TELE :
Je me suis engagé déjà depuis plusieurs semaines auprès de tous les partenaires sociaux à faire en sorte que, s'il y ait accord, nous retranscrivions de façon précise, fidèle, loyale l'accord dans la loi.
Je souhaite être dans le respect de quelque chose qui va beaucoup plus loin qu'un accord, une nouvelle façon de discuter dans notre société, de rassembler. C'est un acquis très fort que cette négociation qui a abouti.
Pourtant, à la gauche de la gauche, tous les députés ne sont pas ravis. Emmanuel Maurel, Marie-Noëlle Lienemann et Jérôme Guedj ont cosigné un communiqué le 13 janvier pour dénoncer un "déséquilibre non acceptable en faveur du patronat" issu de l'accord. Ils sont la voix de "Maintenant la gauche", la motion qui avait défié Harlem Désir lors du congrès socialiste d'octobre et qui n'hésite pas à critiquer les décisions du gouvernement.
Ils estiment ainsi que le projet d'accord "contient de nombreuses régressions sociales", qu'il est par certains aspects "contraire aux engagements du candidat à la présidentielle" et qu'il ne peut d'ailleurs pas être qualifié de "majoritaire".
Face à leur envie de corriger certains termes de l'accord via des amendements lors des débats parlementaires, Bruno Le Roux et David Assouline ont donc voulu rassurer les partenaires sociaux : leur version ne sera pas modifiée.
Le porte-parole du PS prend cependant soin de préciser :
Dans ce projet de loi, il peut y avoir d’autres aspects traités, qui n’étaient pas la négociation mais qui concernent l’emploi. Nous verrons...
Des marges de manoeuvres sur l'emploi qui n'aurait pas été abordées lors de la négociation ? Lorsqu'un journaliste lui demande plus de détails, David Assouline reste vague :
Il y a beaucoup d’aspects liés à l’emploi dans notre pays donc nous verrons bien ... Mais je sais que sont évoquées les conditions de cession des entreprises par exemple, qui ont été enlevées de la négociation sociale... Ce n'est pas une annonce mais une hypothèse.