Interviewé par le Journal du Dimanche ce 2 septembre, le Premier ministre espagnol, à la tête d'un gouvernement conservateur depuis dix mois, s'est félicité des efforts réalisés par son pays.
Mais Mariano Rajoy en a aussi profité pour enjoindre indirectement François Hollande à l'imiter : devant la réalité économique, il faut savoir prendre des mesures qu'on "ne pensait pas prendre" et que l'on "n'aime pas", glisse-t-il.
Amené à réagir sur ces propos le même jour sur Europe 1, le ministre délégué aux Affaires européennes, Bernard Cazeneuve, ne voulait pas y croire.
Prendre des décisions que l'on n'aime pas
Sur Le JDD
Vous aussi, vous allez sans doute devoir y passer. C'est en substance le message de Mariano Rajoy à François Hollande ce 2 septembre dans leJDD . Le Premier ministre espagnol, à la tête d'un gouvernement conservateur depuis dix mois, revient sur les mesures d'austérité prises pour enrayer le déficit de son pays.
En fin d'interview, il enjoint indirectement François Hollande à en faire de même, lorsqu'il sera rattrapé par "la réalité" :
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Je suppose que M. Hollande gouverne en essayant d'obtenir les meilleures résultats pour le peuple français. (...) Mais il existe des situations dans lesquelles prime, plus que tout, quelque chose de difficile à contrôler qui s'appelle la réalité.
Si je me retrouve à devoir réduire le déficit public de 30 milliards d'euros de plus que prévu, moyennant une augmentation des recettes et une diminution des dépenses, je dois prendre des décisions que je ne pensais pas prendre et que je n'aime pas.
"Ce conseil arrive alors que le gouvernement français risque de devoir réviser ses prévisions de croissance à la baisse . L'interview se termine par une mise en garde :
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Le pire qui puisse arriver à un gouvernant, c'est de ne pas comprendre la réalité dans laquelle il vit.
"Amené à réagir le matin même sur Europe 1 , le ministre délégué aux Affaires étrangères Bernard Cazeneuve, qui n'avait pas lu l'interview de Mariano Rajoy, n'a pas voulu y croire :
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Je n’ai pas vu cette déclaration.
Je ne suis pas sûr qu’elle ne soit pas sortie de son contexte parce que nous sommes nombreux à participer aux réunions qui se tiennent entre le président et le Premier ministre espagnol et je peux vous dire que les discussions montrent une symbiose.
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