Les critiques de l’ancienne équipe Sarkozy sur le livre d’un ex conseiller de l’Elysée

Publié à 15h25, le 05 octobre 2012 , Modifié à 18h30, le 05 octobre 2012

Les critiques de l’ancienne équipe Sarkozy sur le livre d’un ex conseiller de l’Elysée
Camille Pascal et Nicolas Sarkozy. (Montage de photos MaxPPP)

VERBATIM - Une colère froide qui se réchauffe très vite. Un coup de fil à un grand patron dans lequel l'humour sert d'arme. Les Scènes de la vie quotidienne à l'Élysée (Plon) de Camille Pascal, en librairie le 11 octobre, sont remplies de savoureuses citations de Nicolas Sarkozy, entre guillemets, et de dialogues entre l’auteur et le président d’alors. 

A la lecture des bonnes feuilles de l’ouvrage publiées par Le Figaro Magazine ce vendredi 5 octobre, Le Lab a voulu savoir ce que l'ancien président et ses ex-conseillers pensaient de l'ouvrage.

  1. "Pas un livre d'Histoire avec un grand H..."

    Sur lefigaro.fr

    C’est un ouvrage qui plonge au cœur de l’ancienne équipe de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Il est signé Camille Pascal, conseiller en charge des médias de Nicolas Sarkozy, nommé en janvier 2011, devenu sa plume.

    On y apprend, par exemple, que le président de la République a passé un savon au patron de PSA, Philippe Varin à coups de remarques très cash, pendant la campagne.

    Je ne peux pas croire ce que j'entends dire à propos du plan social qui se prépare chez vous. (...)

    Monsieur le président [de Peugeot], ce n'est pas difficile de venir me voir, je vais vous expliquer. Lorsque vous êtes au bas des Champs-Élysées, vous prenez la rue de Marigny. Arrivé rue du Faubourg-Saint-Honoré, vous tournez à droite, là vous n'aller pas tarder à trouver une grande porte. Cela s'appelle le palais de l'Elysée.[...]

    Cessez donc de me raconter n'importe quoi.

    Ou bien encore que Nicolas Sarkozy a avoiné son équipe, coupable, à ses yeux, de ne pas lui avoir organisé une rencontre suffisamment longue avec Vladimir Poutine lors du passage à Paris de l’alors Premier ministre russe les 20 et 21 juin 2011.

    Mais vous avez vu l'heure ? Il est presque 8 heures du soir et vous pensez que je vais appeler le Premier ministre russe, ancien et futur président de toutes les Russies, pour lui dire :

    "Allez mon petit Vlad, si tu n'as rien d'autre à faire ce soir, viens donc casser la croûte à l'Élysée. Je dois avoir de quoi faire une omelette à la cuisine"?

    Mais je crois que vous êtes fous, complètement fous.

    Bref, on est loin des très factuels et quasi-cliniques Verbatim (Robert Laffont), de Jacques Attali avec François Mitterrand, ou du définitivement lyrique La nuit et le jour (Plon) d’Henri Guaino, et plus proche d’un ouvrage de journaliste renseigné … mais signé "de l’intérieur".

    Le Lab a contacté plusieurs proches de l’ancien chef de l’Etat pour récolter leurs impressions sur cet ouvrage.

    Premier problème : les propos attribués au chef de l’Etat

    Je n’aurai pas ouvert les guillemets.

    raconte un premier conseiller.

    Deuxième ligne de critique : la véracité des anecdotes racontées.

    Je n’ai pas retrouvé mes petits. J'ai l'impression que chacun a vécu un Nicolas Sarkozy différent.

    dit encore un autre.

    Plus globalement, c’est l’ambition même de l’ouvrage qui est raillée et la façon dont l'auteur répertorie les félicitations reçues par le chef de l'État :

    Ce n'est pas un livre d'Histoire avec un grand H mais un livre d'histoires avec un petit S.

    Moi aussi j'aurais pu écrire un chapitre de livre sur les fois où Sarkozy a été content de moi.

    persifle un des anciens conseillers du Président.

    Et que pense le principal intéressé ? La maison d'édition indique au Lab que Camille Pascal a envoyé le texte à Nicolas Sarkozy, "une fois fini".  Mais l'actuelle équipe de Nicolas Sarkozy, sollicitée par Le Lab refuse d’indiquer s’il a, ou non, reçu l’ouvrage.

    Une volonté manifeste de discrétion dont la clef de lecture se trouve, peut-être, dans un autre article du Figaro Magazine ce vendredi. "Un de ceux qui voient régulièrement l'ancien président" déclare   

    C'est le silence qui construit le mythe. Toute intervention publique parasiterait le message, il faut le laisser dans sa pureté cristalline.

    Parler de l’ancien style du président, c’est encore parler …

Du rab sur le Lab

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