Dire que la culture de la France n'est pas celle de la guerre, de la tribune de l'ONU, en tant que ministre des Affaires étrangères, aux colonnes du JDD, à propos de l'intervention française au Mali.
Dix ans après son intervention à l'ONU, l'ancien Premier ministre, Dominique de Villepin, assure, dans une tribune publiée par le JDD, "qu'aucune des conditions de la réussite n'est réunie" au Mali, et théorise : "Non, la guerre ce n'est pas la France".
Il développe :
L'unanimisme des va-t-en guerre, la précipitation apparente, le déjà-vu des arguments de la "guerre contre le terrorisme" m'inquiètent.
Dominique de Villepin, qui ne cite pas le nom du président de la République, François Hollande, voit dans les événements actuels une illustration du fait que "le virus néoconservateur" a pu "gagner [...] tous les esprits".
L'ancien Premier ministre appelle la France à inventer "un nouveau modèle d'engagement, fondé sur les réalités de l'Histoire, sur les aspirations des peuples et le respect des identités", jugeant, définitif, qu'il s'agit là de "la responsabilité de la France devant l'Histoire".
Cette tribune de Dominique de Villepin rappelle évidemment le discoursde celui qui était ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, passé à la postérité, à la tribune de l'ONU, dans lequel il appelait les Nations-Unies à ne pas se lancer dans une opération militaire en Irak.
C'était le 14 février 2003 :
C'est un vieux pays, la France, d'un vieux continent comme le mien, l'Europe, qui vous le dit aujourd'hui, qui a connu les guerres, l'occupation, la barbarie.
Un pays qui n'oublie pas et qui sait tout ce qu'il doit aux combattants de la liberté venus d'Amérique et d'ailleurs. Et qui pourtant n'a cessé de se tenir debout face à l'Histoire et devant les hommes.
Fidèle à ses valeurs, il veut agir résolument avec tous les membres de la communauté internationale. Il croit en notre capacité à construire ensemble un monde meilleur.
Bonus track : Ce discours de Dominique de Villepin avait été mis en musique par le musicien Arnaud Fleurent-Didier.
Pour l'écouter, c'est là :