Mali : François Hollande, un président en guerre

Publié à 14h15, le 12 janvier 2013 , Modifié à 18h58, le 12 janvier 2013

Mali : François Hollande, un président en guerre
François Hollande le 11 janvier 2013. (Maxppp)

Depuis vendredi, François Hollande est un chef de l’Etat en guerre au Mali. Une intervention, appelée "opération Serval", saluée et soutenue par une grande majorité de la classe politique française, à quelques exceptions près.

 
Il s'agit de la première décision d'envoi de l'armée de la part du président de la République et chef des armées François Hollande, qui a promis, dès vendredi, que "les terroristes doivent savoir que la France sera toujours là lorsqu'il s'agit [...] des droits d'une population [...] qui veut vivre libre et dans la démocratie".

Le Lab retrace les premières heures de cette opération militaire inédite pour le président de la République.

>> Samedi, 18h : seconde déclaration solennelle de François Hollande en 24 heures

Le chef de l'Etat a pris la parole, samedi un peu avant 19h, pour une seconde déclaration solennelle en 24 heures.

 

- le point sur l'opération au Mali :

"De lourdes pertes ont été portées à notre adversaire", s'est d'abord réjoui le chef de l'Etat, assurant toutefois que les moyens employés sont "strictement limités" par rapport à l'objectif fixé.

Le chef de l'Etat assure que "la France, dans cette opération, ne poursuit aucun intérêt particulier autre que la sauvegarde d'un pays ami, et n'a pas d'autre but que la lutte contre le terrorisme".

François Hollande, revenant sur son engagement de laisser l'armée française en place "le temps nécessaire", explique toutefois avoir "toute confiance dans l'efficacité de nos forces et dans la réussite de la mission".

- le "front" somalien

Evoquant un autre "front", avec l'opération conduite en Somalie pour la libération d'un otage français, le chef de l'Etat explique : "cette opération n'a pas pu aboutir malgré le sacrifice de deux de nos soldats et, sans doute, [la mort] de notre otage".

- en France : vigipirate "renforcé" et satisfecit du "consensus politique"

Le chef de l'Etat, annonçant un "renforcement" à venir du plan vigipirate, salue le "consensus politique qui s'est constitué autour de l'engagement de la France" - seul Jean-Luc Mélenchon, Noël Mamère et Philippe Poutou ont, à ce jour, critiqué le fond et/ou la forme de l'opération.

François Hollande assure que, "dans ces circonstances, le rassemblement des Français est une force supplémentaire pour la réussite de notre action".

L'Elysée a d'ores et déjà annoncé qu'un nouveau conseil restreint de défense se tiendra à 15 heures, dimanche.

>> Samedi, 15h : conseil de défense

Alors que François Hollande devait se rendre à Marseille pour inaugurer "Marseille, capitale européenne de la Culture" et faire par la meme occasion ses vœux au monde de la Culture, il sera finalement remplacé et représenté par son Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

Pendant ce temps-là, à 15h, le chef de l’Etat a réuni, à l’Elysée un "conseil restreint de défense". Y ont participé les ministres Jean-Yves Le Drian (Défense) et Laurent Fabius (Affaires étrangères), Manuel Valls (Intérieur), ainsi que le chef d'état-major des armées Edouard Guillaud et le secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale, Francis Delon.

La réunion a duré de 15h à 16h30.

>> Samedi, début d'après-midi : la Grande-Bretagne salue l’intervention française
 
Soutien de poids pour François Hollande. Le Premier ministre britannique, David Cameron, a en effet "salué" samedi l'intervention militaire française au Mali. "Je suis profondément inquiet de l'avancée récente des rebelles qui élargit le champ d'action des groupes terroristes et menace la stabilité" du Mali et de la région, a-t-il déclaré dans un communiqué.
 
 
Et d’ajouter :

Je salue l'assistance militaire que la France a fournie au gouvernement malien, à sa demande, pour arrêter cette avance.

>> Samedi, fin de matinée : une première perte

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé samedi qu'un soldat français avait été mortellement blessé lors d'un raid d'hélicoptères "contre une colonne terroriste" se dirigeant vers deux villes de la partie sud du Mali, Mopti et Sévaré, après la prise de Konna vendredi.

Il s'agit du lieutenant Damien Boiteux du 4e régiment d'hélicoptères de combat (RHC) de Pau qui a été évacué de la structure médicale la plus proche avant de succomber à ses blessures", a précisé le ministre en rendant hommage à sa mémoire.

>> Samedi : le président malien remercie Hollande

Le président malien par intérim Dioncounda Traoré a remercié samedi François Hollande pour l'intervention militaire de la France au Mali et a fait avec lui un "point précis sur les opérations", a indiqué l’Elysée à l'AFP. Le président malien a reporté sa visite à Paris prévue initialement mercredi.

 

>> Samedi, fin de matinée : Ayrault annonce qu'il va "informer" le Parlement
 
Comme le veut la Constitution, en cas d’intervention militaire, le gouvernement doit "informer" dans les trois jours le Parlement. Plusieurs élus, écologistes notamment, ont d’ailleurs souligné le manque de débat préalable devant le Parlement.
 
 
Lors d’une brève allocution depuis Matignon, Jean-Marc Ayrault a justifié l’intervention française au Mali et affirmé qu’il informerait le Parlement et ses différentes composantes, dès lundi :

La France intervient militairement aux côtés de l’armée malienne et des forces africaines pour stopper l’avancée déterminée des forces terroristes qui menaçaient l’intégrité du Mali. La France veut contribuer ainsi à stopper la menace terroriste qui menace non seulement le Mali et l’Afrique mais aussi la France et l’Europe.

Dans le cadre de la constitution, l’article 35 conduit le gouvernement à informer dans les trois jours le Parlement dans ce type d’intervention. Dès hier soir, j’ai appelé personnellement les responsables de chacune des formations politiques de la majorité comme de l’opposition. Je viens d’écrire aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Et lundi prochain, je recevrai le président de l’Assemblée nationale et du Sénat ainsi que les présidents et présidentes des commissions des Affaires étrangères et de la Défense, et les présidents de tous les groupes parlementaires à l’Assemblée nationale comme au Sénat.

Avec le ministre de la Défense et le ministre des Affaires étrangères, je donnerai toutes les informations nécessaires à l’information du Parlement dans le cadre de la constitution. Je crois que les Français sont conscients de la gravité de cette décision nécessaire, pour stopper la menace terroriste.

 >> Vendredi soir : l’armée envoyée

Une très courte allocution, pour annoncer l'envoi de l'armée au Mali. Les forces armées françaises ont apporté vendredi leur appui aux unités de l'armée malienne dans le cadre d'une intervention contre des "éléments terroristes", a annoncé vendredi François Hollande.

Du rab sur le Lab

PlusPlus